
Vos caractéristiques physiques et psychologiques définissent votre constitution. C’est votre nature, votre génétique… La connaître permet de mieux évaluer vos qualités, vos faiblesses, vos aptitudes, etc… et de les gérer.
La notion de « terrain » et de « constitution » propre à chacun est une réalité médicale évidente et pourtant trop souvent ignorée. Elle peut expliquer les échecs rencontrés et les différentes sensibilités aux régimes, remèdes et compléments, techniques anti-âge, etc… Tout le monde ne réagit pas de la même façon.
Diverses médecines utilisent ces notions pour s’adapter à chacun : homéopathie, médecine chinoise, médecine ayurvédique, naturopathie, etc… Les constitutions sont classées par « dosha » en médecine ayurvédique, « diathèse » en homéopathie ou oligothérapie, « typologie » en naturopathie, etc…
Nous en faisons une synthèse qui met en parallèle les 3 fonctions de base de nos cellules avec les 3 constitutions de l’Ayurvéda car elle concilie science moderne et savoir traditionnel :
- l’anabolisme (qui utilise de l’énergie pour la croissance,
la fabrication des tissus du corps) , avec Kapha en ayurvéda (lié à l’élément terre) - le catabolisme (l’utilisation et dégradation des substances en dérivés plus simples et en énergie), avec Vata en ayurvéda (lié à l’élément air)
- le métabolisme (qui orchestre et favorise toutes ces réactions dans le corps, la transformation et la production d’énergie), avec Pitta en ayurvéda (lié à l’élément feu).
Nous sommes le plus souvent sous la prédominance d’une ou deux de ces fonctions, ce qui caractérise notre corps et notre psychologie. L’équilibre parfait serait un égalité totale entre les trois.
Connaître sa constitution pour gérer sa longévité
Lorsque vous connaissez votre profil ou constitution, vous pouvez définir le mode de vie qui vous convient le mieux, votre environnement idéal, les traitements qui marcheront le mieux pour vous, etc… En connaissant les risques pour certaines maladies, vos points faibles mais aussi vos points forts, vous pouvez avoir une attitude préventive, pour la santé comme pour le vieillissement.
Gérer sa constitution, c’est gérer sa génétique. Sans aller jusqu’à l’ablation des seins en cas de prédisposition au cancer du sein, comme on l’a déjà vu, on peut chercher à équilibrer les 3 fonctions (ou « doshas » en ayurvéda).
Ainsi, par exemple, un « catabolique » (ou Vata) a un physique plutôt longiligne, les cheveux fins et secs et des os plus fragiles. Un « anabolique » (ou Kapha) a une tendance à grossir facilement, avec des articulations solides et des cheveux plus épais… Le premier est d’une nature facilement anxieuse alors que le second est plutôt jovial et bon vivant, etc…
Votre constitution de base est inscrite dans vos gênes. Vous devez faire et vivre avec elle : profiter de vos points forts, et être conscient(e) de vos points faibles. Ceci étant, vous pouvez toujours améliorer l’équilibre entre ces 3 principes par votre hygiène de vie, votre environnement et certains traitements naturels. Ainsi vous renforcerez votre constitution de base. C’est le principe de l’épigénétique : votre mode de vie peut modifier l’expression de vos gênes (en bien comme en mal).
Les différentes constitutions ou profils
Ces variations de constitution peuvent être visibles au travers :
- des traits physiques (longiligne, enrobé…)
- de l’aptitude du corps à fabriquer certaines enzymes mieux que d’autres, conduisant à faciliter certaines fonctions plus que d’autres, à digérer certains aliments et pas d’autres, etc…
- d’un caractère psychique particulier (certains sont plus sensibles aux émotions alors que d’autres, plutôt « bons vivants », encaissent mieux les contrariétés
- de blocages énergétiques (selon les médecines orientales notamment)…
Dès la naissance, nous sommes donc tous différents. Toutefois, des grands types de constitution (ou profils) se retrouvent, où les sujets se ressemblent physiquement, fonctionnent de façon similaire, et ont des points communs dans leurs réactions psycho-émotionnelles.
Généralement, vous vous reconnaîtrez plus dans une (ou deux) de ces constitutions :
La constitution anabolique (Kapha en ayurvéda)
Le principe de « fabrication » domine, que l’on retrouve dans l’anabolisme cellulaire. C’est la fabrication des tissus structurels du corps, de protéines complexes à partir d’acides aminés, de corps gras structurés à partir d’acides gras plus simples, etc… au sein de nos cellules.
C’est le mode prédominant dans l’enfance, avec la croissance du corps. La constitution anabolique correspond au type « terre » (Kapha) en Ayurveda, au « carbonique » en homéopathie, au surrénalien des naturopathes, etc…
C’est la nature terrienne. Lorsqu’elle domine chez un individu, on retrouve fréquemment :
• un physique plutôt trapu et une tendance à l’embonpoint
• un sommeil lourd et long
• une grande résistance à l’effort
• une peau plutôt épaisse, voire aux pores dilatés
• une voix grave et lente
• un appétit modéré
• de la bonne humeur, du calme, voire de l’impassibilité…
La constitution catabolique (Vata en ayurvéda)
Ce sont les processus du mouvement et de l’ utilisation/ »dégradation » des substances, de l’élimination… qui dominent dans le corps. Dans le catabolisme cellulaire : des molécules complexes sont décomposées en molécules plus simples ce qui engendre aussi une production d’énergie, l’élimination de « déchets » inutiles, ou l’utilisation de ces molécules simples à des fins particulières.
Ce principe va aussi de pair avec la rétraction des tissus et du corps, à l’opposé de Kapha et de l’anabolisme. Il est généralement prédominant lors du vieillissement.
La constitution catabolique correspond au type « vent » (Vata) en Ayurveda, au « phosphorique » en homéopathie, au thyroïdien des naturopathes, etc… Lorsqu’il domine chez un individu, on y retrouve fréquemment :
• un physique mince et élancé
• les extrémités du corps fines et froides
• de l’anxiété facile
• une énergie vite disponible mais sans endurance
• une peau sèche, des cheveux fins
• beaucoup d’imagination et l’esprit artistique…
La constitution métabolique (Pitta en ayurvéda)
Elle active les transformations précédentes. Le principe de transformation domine ainsi que la « combustion » et la gestion de l’énergie. Connue aujourd’hui pour se faire au sein de nos mitochondries* cellulaires, elle utilise l’oxygène et des nutriments (principalement le glucose ou les graisses), pour fabriquer l’ATP (adénosine triphosphate) notre « carburant ».
Cette constitution est surtout impliquée dans le fonctionnement des muscles, du cerveau, de la digestion et de la production de chaleur. Elle s’exprime plus particulièrement à l’âge moyen de 25 à 50 ans. Elle correspond au type « feu » (Pitta) en Ayurveda, au « sulfurique » des homéopathes, l’hypophysaire des naturopathes, etc…
Lorsqu’il domine, on retrouve fréquemment :
• un corps bien proportionné, musclé et robuste
• une personne énergique, ambitieuse, dynamique, parfois têtue
• une personne plutôt élégante et attachée à son apparence
• un naturel « réchauffé »
• un bon appétit et une bonne digestion
• une peau plutôt grasse mais surtout irritable
• un tempérament à s’emporter facilement, voire colérique…
Génétique et constitution
On retrouve dans certains génotypes des tendances bien définies. Par exemple, le groupe tissulaire HLA B35 serait également prédisposé aux carences en magnésium… (JG Henrotte). Les génotypes définissent aussi la capacité à fabriquer plus ou moins certains enzymes, et donc renforcer ou affaiblir les fonctions qui en dépendent.
Autre exemple : les gènes permettant de digérer le lactose, ou liés à la production d’hormones thyroïdiennes (Dio2) peuvent varier d’un individu à l’autre. Ces génotypes peuvent définir également des constitutions.
Certains médecins indiens ont déjà établi des liens entre certains génotypes et certaines constitutions ayurvédiques.
En conclusion
- L’anabolisme : construit et répare
- Le catabolisme : élimine et renouvelle
- Le métabolisme : orchestre et transforme.
Quand ces trois forces (ou principes) sont équilibrées, le corps vieillit mieux, maintient son énergie et optimise ses capacités de régénération et de transformation. Un déséquilibre peut, à l’inverse, favoriser un vieillissement accéléré ou des troubles de santé. La description des constitutions existe depuis fort longtemps et dans
diverses médecines. Elle permet d’adapter les soins à chaque individu.
D’autre part, connaître les constitutions est très utile pour aider les gens à améliorer leur santé et leur longévité en corrigeant leur hygiène de vie, leur alimentation, et en utilisant des remèdes simples et naturels.
Tout ceci nous aide à mieux équilibrer et traiter les personnes, de façon plus pertinente et adaptée. C’est bien là l’essentiel.