cerveau et particules de plastiquesLes microplastiques (et les nano-plastiques encore plus petits et plus envahissants), ces infimes particules issues de la dégradation des plastiques, sont omniprésents dans notre environnement : eau, air, aliments, habitat, etc… Une récente étude canadienne révèle leur présence alarmante dans le cerveau humain (observé post-mortem), soulevant des inquiétudes quant à leurs effets potentiels sur la santé.

Une accumulation préoccupante de plastique dans le cerveau

Des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique ont analysé des échantillons de cerveaux humains prélevés entre 2016 et 2024. Ils ont découvert que le cerveau contenait des concentrations de microplastiques jusqu’à 30 fois supérieures à celles trouvées dans le foie ou les reins. Le polyéthylène, largement utilisé dans les emballages, était le polymère le plus abondant. De plus, les échantillons de 2024 présentaient une augmentation de 50 % des concentrations de microplastiques par rapport à ceux de 2016, reflétant l’augmentation exponentielle de ces particules dans notre environnement.  Voir dans la revue Nature.

Des implications potentielles pour la santé neurologique

L’étude a également révélé que les cerveaux de personnes atteintes de démence contenaient des concentrations de microplastiques nettement plus élevées que ceux de personnes non atteintes. Bien que cette corrélation ne prouve pas une relation de cause à effet, elle soulève des questions sur le rôle possible des microplastiques dans les maladies neurodégénératives. Les chercheurs soulignent la nécessité d’études supplémentaires pour déterminer si ces particules contribuent au développement de telles pathologies (voir sur le site de l’Université d’Ottawa).

Il faut savoir que ce qu’on appelle plastiques contient plus ou moins 50% d’additifs chimiques qui apportent des propriétés spécifiques aux matériaux (rigidité, souplesse, non combustion, couleur…). La plupart de ces substances sont reconnues comme perturbateurs endocriniens, entre autres nombreux effets toxiques avérés…

En toute logique, embarquer 5 grammes de plastique (ce sont les quantités moyennes retrouvées, voire plus) dans son cerveau, ne devrait pas être très bon pour la santé. Ce phénomène n’est pas vraiment prévu par la nature qui a guidé notre évolution jusqu’à ce que ces matériaux soient utilisés à tout va depuis les années 1950 environ. La bonne nouvelle est que cette quantité n’est pas forcément croissante avec l’âge. Ceci voudrait dire qu’une possibilité d’élimination par le corps existe.

Les microplastiques présents dans d’autres organes

Outre le cerveau, des microplastiques ont été détectés dans divers organes humains, notamment le foie, les reins, les poumons et même dans les artères.

Une étude italienne a montré que la présence de microplastiques dans les plaques d’athérome (qui obstruent les artères) était associée à un risque accru d’événements cardiovasculaires majeurs (voir New England Journal of Medicine). Ces découvertes indiquent que l’exposition aux microplastiques est généralisée et pourrait avoir des conséquences significatives sur la santé humaine.

Réduire l’exposition aux microplastiques

Face à ces constats, il est essentiel d’adopter des mesures pour limiter notre exposition aux microplastiques. Les chercheurs recommandent de privilégier l’eau du robinet plutôt que l’eau en bouteille, qui peut contenir jusqu’à 250 000 particules de microplastiques par litre. Certes, c’est mieux de ce côté là mais on sait que l’eau du robinet est le plus souvent chargée en autres toxiques et exotoxines. Il serait mieux de la traiter avec un filtre performant.

Éviter les aliments chauffés dans des contenants en plastique (et pire avec un four micro-ondes) et réduire la consommation d’aliments ultra-transformés sont également des stratégies efficaces. L’utilisation de filtres à air dans les habitations peut aussi diminuer l’inhalation de particules en suspension.

Un appel à la recherche et à la réglementation

Les scientifiques insistent sur la nécessité de poursuivre les recherches pour mieux comprendre les effets des microplastiques sur la santé humaine. Ils appellent également à la mise en place de politiques visant à réduire la production et l’utilisation de plastiques, afin de limiter la pollution environnementale et ses répercussions sur la santé. La sensibilisation du public et des décideurs est cruciale pour encourager des changements significatifs dans nos modes de consommation et de production.

Cela n’est pas nouveau. Les poches plastiques ne sont plus distribuées pour emporter ses courses des supermarchés, certes, mais c’est une goutte d’eau dans l’océan. D’ailleurs, en parlant d’océan, il est bon de rappeler que plusieurs zones de déchets flottent dans le monde (certaines font plus de 3 fois la superficie de la France !) sur plusieurs mètres d’épaisseur.

En somme, la détection de microplastiques dans le cerveau humain et d’autres organes souligne l’urgence d’agir pour protéger notre santé face à cette pollution invisible mais omniprésente, et qui plus est, exponentielle ces dernières années.

Ceci n’est qu’une partie des produits qui nous intoxiquent. N’oublions pas les métaux lourds (plomb, mercure, cadmium…) et les pesticides, parmi les plus présents dans notre environnement.

Pour savoir comment les évitez, voyez ici, et les principales techniques dites de détoxication peuvent aider le corps à les éliminer voyez notre guide détox pour plus d’explications.

Et espérons que ces appels soient entendus.