Deux études récentes nous disent qu’être physiquement et musculairement en forme est déterminant pour la longévité, et cela compterait même plus que d’être mince ! Encore et toujours le muscle.
S’il fallait à nouveau des arguments motivants pour avoir un minimum d’exercice physique à tout âge et conserver des muscles actifs, en voici.
Il vaudrait mieux être fort que mince
Une étude américaine conclue que le risque de mortalité prématurée peut être multiplié par 2 ou 3 si l’on n’est pas physiquement et sportivement en forme, cela même en ayant un poids idéal et/ou un bon IMC (l’Indice de Masse Corporelle) (1).
En fait, une personne trop grosse mais ayant une bonne endurance à l’effort vivrait plus longtemps qu’une personne mince sédentaire et pas entraînée physiquement. L’exercice serait donc plus puissant que les régimes amincissants pour vivre plus longtemps. L’étude conclue que même la seule marche rapide régulière peut améliorer la longévité chez une personne, qu’elle soit en surpoids ou pas. Ceci ne veut toutefois pas dire que l’excès de poids n’a pas d’impact sur la santé mais c’est une autre histoire.
Quand le sport fait rajeunir
Une autre étude en cours à Montréal, nous dit que les septuagénaires qui s’entraînent régulièrement ne vieillissent plus. Plus exactement, leur âge biologique diminue ou n’augmente plus (2). Dans cette étude démarrée en 2014, la plupart des sujets ont des meilleurs marqueurs aux tests d’âge biologique aujourd’hui que 10 ans auparavant. Ils font 30 minutes d’exercice 3 fois par semaine.
Autre fait intéressant : alors qu’on perd habituellement 1% de sa masse musculaire chaque année (voire plus en cas de sarcopénie), en 10 ans, les participants de l’étude n’ont rien perdu en muscle. De plus, ils se sentent globalement en meilleure forme et santé.
Voici donc un des piliers de la longévité maintenant largement démontré.
Nous ne parlons pas ici de bodybuilding mais d’exercices modérés. Il est possible que bien pratiqué, sans excès ni dopage, le bodybuilding puisse être bénéfique pour vieillir en bonne santé. En revanche, les hypertrophies musculaires constatées, la prise de masse à tout prix et les autres excès (dopage, entraînement extrême, alimentation déséquilibrée…) peuvent favoriser certains problèmes à long terme.
Comme toujours : in medio veritas.
(1) https://bjsm.bmj.com/content/early/2024/11/07/bjsports-2024-108748
(2) Mylène Aubertin-Leheudre, directrice du Laboratoire du muscle et de sa fonction à l’Université du Québec à Montréal et chercheuse à l’IUGM
Passionnant merci. Ca me motive et je vais passerde 2 fois par semaine à 3 fois ma séance de gym ou vélo. Je fais aussi attention à manger assez de proteines. C’est important comme vous le dites dans votre article sur la quantité de proteines quotidiennes.Merci Docteur.
Oui l’exercice est UN facteur de longévité et de santé (et quel facteur !) mais il y en a d’autres. Notamment comme vous le dites, l’alimentation qui doit être adaptée à nos besoins et à notre constitution. Et pour le muscle, il s’agit effectivement d’avoir un bon apport en protéines de qualité. La dose varie selon l’âge comme expliqué dans cet article. Il en faut suffisamment mais pas trop. Soyez en forme Antoine.