Contrairement à ce que l’on a pensé depuis longtemps, une récente étude révèle que les hommes ayant des taux faibles de testostérone sanguine ont plus de chances de mourir prématurément que les autres.
Cette méta-analyse, publiée dans les Annals of Internal Medicine, a suivi pendant plus de 5 ans des milliers d’hommes pour examiner le lien entre leurs niveaux de testostérone et leur longévité.
Alors que, d’après certaines études, on croyait que des taux élevés de testostérone en vieillissant réduisaient la longévité des hommes, éventuellement en raison du cancer de la prostate, les résultats de cette méta-analyse (reprenant 11 études récentes) montrent plutôt le contraire. Les hommes avec les taux de testostérone les plus bas sont plus susceptibles de mourir prématurément, principalement de maladies cardiovasculaires.
Le Pr Bu Yeap de l’Université d’Australie-Occidentale souligne que les faibles taux de testostérone peuvent indiquer des maladies cardiovasculaires à venir, souvent précédées de dysfonctions érectiles.
On sait que la production de testostérone décline naturellement à partir de 30 ans, et ce phénomène est accéléré par des maladies chroniques comme l’obésité, voire les polluants perturbateurs hormonaux…
La question se pose tout de même de savoir si la baisse de testostérone n’est pas la conséquence de maladies liées au vieillissement plutôt que la cause. Bien que l’étude établisse un lien entre déficit en testostérone et mortalité accrue, elle ne prouve pas que ce déficit cause directement les décès, suggérant que d’autres recherches sont nécessaires pour comprendre ce mécanisme.
Merci de votre réponse, Docteur. L’article est en effet extrêmement intéressant.
Bonjour Docteur,
J’ai lu que la testostérone prise en complément n’était pas utile car elle se transformerait en oestrogène. Cela aurait donc l’inverse de l’effet escompté.
Qu’en est-il donc exactement de la prise de testodtétone en coplément alimentaire ?
Merci d’avance,
Michel Nardin (76 ans)
Bonjour. La testostérone n’est pas un complément alimentaire. C’est une hormone délivrable en France sur ordonnance. Elle n’est intéressante que si l’on en manque bien entendu. La testostérone produite par votre corps se transforme en oestrogènes de la même façon et c’est tout à fait normal. Le problème c’est quand on transforme trop de testostérone en oestrogènes sous l’action des enzymes « aromatases » (qui peuvent être stimulées par l’alcool, le surpoids, l’excès de sucre et d’insuline, l’inflammation…).
Vous avez ici un article sur la baisse de testostérone et son traitement.
Bonjour Docteur,
Je vous remercie de votre réponse claire. Y a-t-il un moyen naturel de limiter ces aromatases ?
Merci
Tout à fait : d’abord éviter les facteurs favorisants cités dans ma réponse précédente, et ensuite j’explique le reste dans cet article.
Ce n’est pas nécessairement le taux de testostérone en lui-même qui influence la longévité, mais plutôt les effets de la testostérone sur le corps. Par exemple, la testostérone peut aider à maintenir une masse musculaire saine, ce qui est associé à une longévité accrue.
Personellement depuis que je prends du gel à la testostérone à 58 ans, et de la DHEA, je revis : sommeil, forme, libido… je surveille ma prostate cependant. Et du coup cette étude me rassure plutot. Merci
PS: j’ai fait doser mes taux avant et un médecin m’a aidé à ajuster la dose
bonjour docteur. Ne faut-il pas réduire la testosteronne quand il y a un cancer de la prostate ?
Oui c’est un traitement qui se fait dans certains cas de cancer prostatique, parfois appelé castration chimique. En fait, il faut faire la différence entre prévention et traitements d’une maladie avancée. Certaines études ont montré qu’un bon niveau en testostérone serait plutôt protecteur préventivement. On sait aussi que la transformation de la testo en œstrogènes est un facteur de risque (voir cet article).