mitochondries dans une cellule

Une bonne production d’énergie dans nos cellules peut, certes, nous rendre plus en forme mais aussi préserver notre santé longtemps.
Veillons donc sur nos mitochondries ! Ce geste majeur en anti-âge est peut-être le plus important. Sans énergie, point de salut…

Dans ce dossier :

1. Les mitochondries, c’est quoi ?
2. Mitochondries et vieillissement
3. Activer ses mitochondries pour plus d’énergie
Hygiène de vie et nutrition
Compléments alimentaires
4. Pourquoi la fatigue s’installe avec l’âge
5. Ojas : la vitalité et l’énergie vues par l’Ayurveda

Article mis à jour le 21/09/2024

Les mitochondries sont les organites qui produisent l’énergie au sein de nos cellules (en jaune sur l’image). Leur performance est liée au bon fonctionnement de cellules aussi variées que celles :

– du foie, des reins,
– du cerveau, du coeur, des muscles,
– du système immunitaire, etc…

Tout va donc mieux avec des mitochondries en forme, et d’ailleurs, il est admis aujourd’hui que le vieillissement est fortement corrélé à une baisse de performance de ces organites. L’enfant est plein d’énergie, alors qu’un sujet de 90 ans peut présenter 95% de mitochondries défectueuses dans ses cellules musculaires (1). Comme les organes les plus gourmands en énergie sont les muscles et le cerveau, le vieillissement amène son lot de maladies cardiaques ou neurodégénératives, et la faiblesse musculaire.

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut gentiment stimuler et améliorer tout cela. Il s’agit même d’un des piliers de l’anti-âge.

Les mitochondries c’est quoi ?

coupe de mitochondrieNous ne rentrerons pas ici dans les détails complexes du fonctionnement des mitochondries au niveau atomique et moléculaire. Retenez simplement que ces organites dans nos cellules se comportent un peu comme des « chaudières », brûlant de l’oxygène (venant de notre respiration) avec des nutriments (surtout le glucose mais aussi des acides gras dans certaines situations comme la cétose, voire des acides aminés).

De cette combustion résulte de l’ATP ce précieux « carburant » de nos cellules, de l’eau résiduelle, et des radicaux libres que notre corps se doit de neutraliser avant qu’une oxydation trop forte et nuisible ne se propage.

Sachez que nos mitochondries possèdent leur propre ADN, différent du nôtre, et qui peut se détériorer. Des mitochondries abîmées ou trop vieilles vont dégager beaucoup de radicaux libres, un peu comme un poêle qui s’encrasse et qui fume trop. D’un autre côté, cet ADN leur confère la capacité de se multiplier, entre autres avantages.

Pour plus de détails sur la structure et le fonctionnement des mitochondries >

Mitochondries et vieillissement

Une mitochondrieVoici qui nous intéresse plus particulièrement. Les mitochondries gèrent le bon fonctionnement des cellules en fournissant leur carburant (ATP). Elles gèrent aussi leur apoptose : le « suicide » de la cellule lorsqu’elle devient trop abîmée ou trop vieille. Elles évitent ainsi que des cellules sénescentes (trop vieilles et inutiles) s’accumulent au sein de nos tissus (une des grandes causes du vieillissement).

Il a été montré que les maladies liées à l’âge sont associées à une diminution de la capacité des nos cellules à produire de l’énergie (2).

L’épuisement mitochondrial entraîne une baisse des défenses immunitaires, des troubles de production hormonale, une mauvaise digestion/assimilation, une détoxication hépatique insuffisante, la faiblesse musculaire, nerveuse, etc… En outre, il ne permet plus l’auto-destruction des vieilles cellules qui deviennent sénescentes ou cancéreuses.

On estime que notre production d’énergie baisse de 20% tous les 10 ans environ, dès l’âge adulte.

La baisse de production de l’hormone pregnénolone peut d’ailleurs être un signe de faible activité des mitochondries, qui la fabriquent à partir du cholestérol. La pregnénolone est le précurseur de la fameuse DHEA.

De plus, nombre de scientifiques considèrent que notre durée de vie est liée au nombre de nos mitochondries (3). On peut dire que notre vitalité dépend beaucoup de l’état de nos mitochondries.

Ce qui abîme vos mitochondries

En vieillissant, et en cas de phénomènes d’oxydation trop intenses, ou de déséquilibre entre les apports de nutriments et la consommation d’énergie par le corps, leur ADN (qui est différent du nôtre) peut plus facilement être lésé, et muter. Des mitochondries détériorés produisent moins d’énergie, plus de radicaux libres que la normale, et favorisent l’inflammation, les maladies et le vieillissement.

Sachant depuis quelques années que les mitochondries sont sensibles aux dangers de notre environnement (24), d’autres causes peuvent réduire leur fonction énergétique :

  • exposition aux polluants dont métaux lourds, pesticides, certains médicaments…
  • infections et inflammation, mauvaise flore intestinale avec production d’ammoniac notamment,
  • excès de nourriture,
  • manque d’exercice physique,
  • stress, danger pour le corps, champs électromagnétiques…

Cette diminution peut parfois être utile. Lors d’infection virale par exemple, la mitochondrie réduit sa production d’énergie dans la cellule où les virus qui l’infectent seront détruits par l’excès de radicaux libres produits.

A priori, s’il dure longtemps, ce mode de fonctionnement ralenti des mitochondries peut conduire aux cancers, au vieillissement accéléré, aux maladies dégénérescentes (notamment neuro-dégénératives), à l’inflammation chronique, et à l’accumulation de toxines intracellulaires. Aussi, en anti-âge, il est particulièrement important de veiller à conserver des mitochondries fonctionnelles et saines.

Les dernières études cherchent à éliminer les mitochondries défectueuses des cellules. Elles arrivent à des résultats chez le ver qui vit alors plus longtemps et plus sain mais par manipulation génétique (22). En fait, éliminer les mitochondries défectueuses rajeunit les cellules.

Sachez que l’épigénétique, et donc notre mode de vie, influence aussi l’ADN mitochondrial (4) et, par la même occasion, la division de nos cellules et leur maintien en santé.

Vos mitochondries savent aussi s’améliorer

Il se trouve que les mitochondries ont la capacité de se réguler dans une cellule pour améliorer leur production d’énergie. Ainsi, pour augmenter au final le pourcentage de mitochondries saines et productives :

  • plusieurs mitochondries peuvent se regrouper (fusion) pour générer une mitochondrie plus performante (cela est favorisé par la baisse d’apport en nutriments, un stress intense, le jeûne…),
  • une mitochondrie peut se diviser en plusieurs mitochondries plus petites et moins performantes (fission). C’est le cas lorsque les apports en nutriments sont trop importants.

A ces processus de régulation, une fonction similaire à l’autophagie (la mitophagie) s’ajoute, permettant de réparer ou d’éliminer les mitochondries trop abîmées. Elle est activée aussi par la restriction calorique.

De plus, comme le phénomène d’hormèse qui peut renforcer notre corps, il y a la mitohormèse où un stress oxydatif (s’il reste modéré et suivi d’une phase de récupération) va renforcer la mitochondrie (25). Les activateurs de la mitohormèse sont un peu les mêmes que ceux de l’hormèse : exercice intense, apnée, jeûne et privation de nutriments, les polyphénols…

Production d’énergie, un juste milieu est favorable

Au final, il semble que la production d’énergie soit plus efficace dans la restriction en nutriments que dans la sur-abondance (au moins jusqu’à un certain point).

Il faudrait d’ailleurs éviter de donner trop de nutriments aux mitochondries si l’on ne doit pas utiliser toute l’énergie produite, sous peine de générer inutilement de l’oxydation dans nos cellules. C’est justement le cas si on mange plus que nécessaire, en particulier le soir, alors que nos muscles vont être inactifs pendant la nuit.

En fait, s’occuper des mitochondries devient aujourd’hui une des priorités dans la lutte contre les effets du vieillissement, au même titre que la lutte contre l’oxydation, la glycation, l’accumulation des cellules sénescentes, ainsi que la régénération cellulaire par l’autophagie…

Activer ses mitochondries pour plus d’énergie

Pour la médecine ayurvédique, stimuler les mitochondries ressemble fort à activer « ojas » l’énergie circulant dans notre corps, très liée à notre vitalité et à nos défenses immunitaires (voir notre article sur ojas pour comprendre ces similitudes, et y trouver d’autres façon d’intervenir).

Avant toute chose, il faudra éviter les toxiques capables de perturber la production énergétique. Les métaux lourds (plomb, mercure, nickel, cadmium, arsenic…) en particulier, et l’aluminium, perturbent le fonctionnement des mitochondries, même avec de faibles doses (5).

Nous allons voir que de nombreuses substances naturelles peuvent améliorer la production d’énergie, tout comme certains principes d’hygiène de vie.

L’hygiène de vie qui renforce les mitochondries

vélo fractionné

Tout d’abord de l’oxygène pour faire de l’énergie

La combustion des nutriments dans les mitochondries se fait avec de l’oxygène. Celui-ci est capté dans l’air par nos poumons, puis apporté jusqu’à nos cellules par voie sanguine.

Toutes les activités physiques, le mouvement, les techniques de respiration aident à optimiser cet apport d’oxygène. Il est important aussi d’entretenir une bonne circulation sanguine dans tous le corps.

Diverses techniques d’oxygénothérapie sont prisées par certains thérapeutes pour augmenter le taux d’oxygène sanguin. Elles peuvent être associées à la prise de magnésium et de bicarbonates. Le premier est essentiel pour la mitochondrie et les seconds baissent avec l’âge. Tous aident au transport d’oxygène vers nos cellules (voyez cet article sur l’association 0², Mg et bicarbonates).

Alimentation et production d’énergie

Un apport constant de nutriments essentiels est bien sûr un prérequis, surtout pour ceux détaillés plus bas (Mg, vitamines du groupe B…),

La restriction calorique est connue pour améliorer les mitochondries. Paradoxalement ici, manger moins procure plus d’énergie!

Le jeûne intermittent est aussi très apprécié par nos mitochondries (6),

Un bon microbiote intestinal participe aussi à un bon fonctionnement des mitochondries. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la recherche scientifique récente a montré qu’il existe une communication entre notre flore intestinale bactérienne et les mitochondries de nos cellules (20)(21). Il semble donc que prendre soin de nos « bons » microbes intestinaux favorise notre production d’énergie, et plus globalement notre santé. C’est apparemment une des bases de la longévité. On en apprendra certainement beaucoup plus dans un proche avenir.

Enfin, l’état de cétose, atteint par le jeûne ou avec le régime cétogène, est plutôt performant.

La cétose : brûler sa graisse pour plus d’énergie

Il semble que la longévité s’améliore chez les sujets capables de mieux brûler les graisses plutôt que le glucose pour produire de l’énergie. C’est le cas lors de la restriction calorique, et surtout dans l’état de cétose (11)(12).

On obtient ce dernier avec un régime « cétogène », c’est à dire hypoglucidique, limitant les sucres et les produits issus des céréales, et généralement plus riche en graisses.

L’organisme privé de glucides va utiliser sa graisse pour produire de l’énergie, comme lorsque nos ancêtres chasseurs-cueilleurs devaient partir en chasse le ventre vide, ayant épuisé leurs réserves de
nourriture. Ce processus naturel de changement de carburant est presque oublié par notre corps dans notre époque de suralimentation et d’abondance de sucres.

Lorsque le corps brûle ses graisses, les mitochondries semblent se régénérer, fusionner entre elles, ou bien se dupliquer, comme pour rétablir une production énergétique performante.

Cela ne veut pas dire que tout le monde devrait manger cétogène mais c’est un fait.

Bouger et dormir pour être moins fatigué

Le sommeil, indispensable, permet la restauration des mitochondries. Il faut donc veiller à dormir suffisamment et profondément.

Et encore

L’exposition au soleil (modérée et raisonnable), en plus de favoriser la production de vitamine D, peut nous amener de l’énergie. Si l’organisme est bien chargé en polyphénols (ces antioxydants présents en quantité dans les fruits et légumes frais), il en découlera une bonne production de mélanine qui stimule les mitochondries, en plus de nous donner un teint bronzé.

Massage profondL’exposition aux infrarouges longs, soit générés artificiellement, soit dans la lumière du lever ou coucher du soleil, serait encore meilleure pour la fonction mitochondriale (9).

Il a aussi été démontré que les massages favorisaient la multiplication des mitochondries (10). La méditation améliore leur fonctionnement.

Compléments alimentaires pour les mitochondries

gelules en complément alimentaireLes nutriments

Certains nutriments essentiels sont nécessaires à la production d’énergie. Il faut donc éviter leur carence en priorité. Il s’agit surtout du magnésium (d’ailleurs prescrit classiquement contre les états de fatigue), du fer, cuivre, sélénium, des vitamines B1, B2, B3…

On a beaucoup et longtemps mis en avant le rôle des antioxydants dans le vieillissement et comme protecteurs des mitochondries. C’est vrai mais ce n’est pas toujours indispensable. En effet, trop d’antioxydants n’est pas souhaitable, notamment si l’on veut avoir accès à la mito-hormèse. Comme toujours cela dépend des cas particuliers. Retenons ici que l’apport d’antioxydants n’est valable qu’en cas de besoin réel, quand le corps est dépassé dans sa lutte contre les radicaux libres (l’état de « stress oxydatif »).

Des nutriments non essentiels sont très impliqués dans la production d’énergie, (tous ne sont pas très antioxydants) :

  • le coenzyme Q10 (que l’on retrouve principalement dans les membranes des mitochondries). Il intervient au premier plan dans la chaîne de production d’énergie, et diminue avec l’âge.
  • L’acide alpha-lipoique : (capable d’améliorer les performances cognitives du sujet âgé en cas de déficit mitochondrial (15)). Il peut aussi restaurer la consommation d’oxygène des mitochondries chez le rat âgé. C’est un bon antioxydant et aussi un chélateur détoxiquant de métaux lourds.
  • La L-carnitine est également très impliquée dans la fonction mitochondriale. Elle aide à apporter des lipides (graisses) aux mitochondries, pour leur transformation en énergie. On dit par extension qu’elle « aide à brûler les graisses ». En outre, elle agit favorablement sur les voies métaboliques liées au vieillissement, et c’est aussi un antioxydant. Ses niveaux diminuent avec l’âge et les alimentations peu carnées. (+/- 1g/jour)
  • La créatine est impliquée dans la production énergétique de la mitochondrie. Elle est intéressante en cas de carence avec faiblesse musculaire, comme par exemple, avec une alimentation très pauvre en protéines d’origine animale, ou des troubles d’assimilation digestive de ces protéines.
  • La glycine est un acide aminé dont la fabrication dans notre corps diminue en vieillissant. Or, il a été démontré qu’un apport de glycine sur des cellules vieillies pouvait relancer leur production énergétique affaiblie (19) et aller dans le sens d’un rajeunissement cellulaire. De plus, comme l’acétyl-cystéine (un autre acide aminé), elle est précurseur du glutathion, l’antioxydant majeur de l’organisme. Il a été aussi montré qu’un apport conjoint de glycine et N-acétyl-cystéine améliorait le fonctionnement cardiovasculaire et l’inflammation de souris âgées, en protégeant a priori les mitochondries de l’oxydation (13).
  • La glucosamine est un acide aminé connu pour ses effets sur l’arthrose. Elle permettrait aussi de stimuler l’apparition de nouvelles mitochondries (biogenèse) (14). Une étude a ainsi montré une augmentation de la durée de vie chez la souris.
  • le D-ribose, le butyrate (trouvé dans le ghee et les fibres alimentaires, et produit naturellement par notre corps lors du jeûne et de la cétose)…
  • d’autres acides aminés comme : la carnosine, la taurine, la leucine, l’acétyl-cystéine (13).

On ne peut pas tout prendre, c’est évident, et il faut savoir faire des choix. C’est là l’art du thérapeute qui saura sélectionner les substances les plus appropriées en fonction de chaque cas, de chaque constitution et selon les autres points faibles à améliorer.

Augmenter le taux de NAD+ dans nos cellules

Il s’agit d’une des dernières pistes pour rallonger la durée de vie en bonne santé, avec de nombreuses expérimentations aux effets remarquables (sur l’animal…). Le NAD+ est une coenzyme cruciale impliquée dans de nombreux processus cellulaires, notamment la production d’énergie dans nos mitochondries. Hélas, tout comme nos taux d’hormones, nos concentrations en NAD+ diminuent avec l’âge.

Plusieurs études comme celle-ci ont montré des effets de rajeunissement et une plus longue durée de vie chez l’animal, en augmentant les taux de NAD+.

Le Pr D. Sinclair en 2013 démontrait qu’en augmentant les niveaux de NAD+, il était possible de rajeunir des muscles de vieilles souris en une huitaine de jours. Aujourd’hui, les substances capables d’améliorer ce taux de NAD+ seraient le NR (nicotinamide riboside), le NMN (Nicotinamide Mono Nucléotide) et le fameux resvératrol, par exemple. Ce dernier est un puissant antioxydant qui améliore la fonction mitochondriale (16) et indirectement (en activant les sirtuines) le NAD+. Il est moins coûteux et, de plus, il améliore de nombreux problèmes liés au vieillissement (réduit le risque de cancer, de diabète, antioxydant puissant…).

NMN et N-Riboside (NR) sont des produits onéreux, ce qui peut limiter leur utilisation. Le NADH qui est sensé faire augmenter les taux de NAD+ cellulaire est plus accessible, et certaines études ont montré l’efficacité de doses faibles bien qu’il n’y ait pas encore de réel consensus sur son utilisation en anti-âge (ce NADH est d’un coût abordable pour ceux qui veulent essayer).

Enfin, sous certaines conditions (apport de d’antioxydants particuliers), la niacinamide (vitamine B3) qui est très peu coûteuse a montré qu’elle pouvait se transformer en NAD+ et augmenter les niveaux cellulaires. C’est un choix intéressant à explorer.

Au final, cette voie du NAD+ se classe parmi les soins capables d’inverser le vieillissement. C’est assez documenté chez l’animal mais pas vraiment chez l’homme. Pour plus d’informations voyez : « Vitamine B3, NMN ou NR ?« .

Autres stimulants des mitochondries

Certaines plantes, dont la plupart sont riches en polyphénols et utilisées depuis des millénaires en médecines traditionnelles, montrent une action stimulante et protectrice sur les mitochondries : le gotu kola, l’huile d’olive par son hydroxytyrosil, le berbéris par sa berbérine, le thé vert par son EGCG (17), le curcuma par sa curcumine, le gingko biloba (18)…

L’urolithine A : connue pour être fabriquée dans notre colon à partir des tanins ellagiques (des polyphénols de la grenade ou de certaines baies), elle fait l’objet d’études prometteuses chez l’homme ces dernières années. Elle a démontré une activité bénéfique sur la santé mitochondriale, la mitogénèse et la mitophagie (26) surtout sur les cellules musculaires. Bien tolérée, elle aurait d’autres effets
intéressants sur la fonction musculaire (27), le métabolisme des sucres, l’inflammation… et le vieillissement. Un article sur son intérêt en anti-âge sera bientôt publié ici.

Le bleu de méthylène, un très vieux médicament, antibactérien, antifongique, antioxydant…, semble aussi aider le travail des mitochondries, avec études à l’appui. Il pourrait être intéressant en anti-âge, notamment contre la neurodégénérescence (23).

La PQQ est un antioxydant puissant, capable aussi de stimuler et d’accroître le nombre de nos mitochondries. Plusieurs études ont montré en particulier des améliorations des fonctions cognitives et de la mémoire, avec la PQQ. Elle semble très prometteuse. Toutefois les études chez l’humain sont encore peu nombreuses.

Soyez vigilants par rapport aux derniers nutriments à la mode dont une grosse promotion suit généralement la sortie de résultats d’une étude. Cette dernière est parfois faite par le fabricant du produit, parfois seulement significative chez le ver ou la mouche, parfois elle est un peu enjolivée. J’ai essayé ici de mettre en avant les méthodes et substances ayant amené le plus de preuves de leur action.

Quelles doses prendre pour les produits activateurs des mitochondries ?

Ces produits sont efficaces en théorie mais en pratique, il faut s’assurer d’en avoir une dose quotidienne suffisante (et une bonne digestion pour une bonne absorption). Voici des doses quotidiennes moyennes pour une personne d’environ 65 kg, pour relancer une fonction mitochondriale ralentie :

  • Resvératrol : 200 à 500 mg de « trans-resvératrol » (la fraction active du resvératrol)
  • Co-enzyme Q10 : 50 mg à 200 mg (100mg si ubiquinol)
  • Acide alpha-lipoïque : 150 à 200 mg
  • L-carnitine : +/- 0,5 à 1 gr
  • Glucosamine : +/- 1 gr
  • Créatine : 2 à 4 gr
  • Taurine : 1 à 3 gr
  • Glycine : 3 à 6 gr
  • Magnésium : 300 mg (sous une forme bien assimilable comme ici : citrate ou bisglycinate de Magnésium..).

On suppose que des doses plus faibles soient suffisantes si l’on prend plusieurs de ces produits ensemble mais, évidemment, les études scientifiques n’ont pas testé l’effet de toutes les associations possibles.

Il est bien entendu que ces substances ne pourront aider les mitochondries fatiguées que si les nutriments essentiels impliqués dans la production d’énergie sont bien présents dans notre corps (en particulier le magnésium et les vitamines du groupe B…).

Enfin, répétons que ces compléments seront efficaces si votre hygiène de vie est saine. Si vous passez vos journées assis, ne pratiquez aucune activité physique ni sport, fumez, buvez de l’alcool, dormez avec des somnifères… n’attendez pas un miracle.

En revanche, si vous avez décidé d’avoir une bonne alimentation et de l’activité physique, de gérer votre stress et d’éviter les toxiques, alors vous pouvez retrouver une énergie et un tonus musculaire oubliés depuis de nombreuses années.

Les conseils pratiques d’Anti-âge Intégral :

Repérez avant tout les éventuelles carences en nutriments de base comme magnésium et vitamines du groupe B, sinon votre production d’énergie peut être compromise.

Le Nicotinamide riboside est cher et ne fait pas consensus. Le NMN (coûteux aussi) est intéressant dans une optique anti-âge globale, et nous le mettons donc à part.

Les meilleurs produits ne sont pas forcément les plus chers mais des contrôles des services de santé et des fraudes ont hélas retrouvé des produits ne contenant pas la dose indiquée, voire pas du tout de principe actif, ou contenant des traces de toxiques.

Utilisez de l’huile d’olive vierge ajoutée sur vos légumes, pour son hydroxytyrosol, naturellement bon pour vos mitochondries.

Ensuite, il est plus pertinent de choisir les compléments qui pourraient aussi avoir une action sur une autre fonction affaiblie dans votre cas. Vous trouverez ici des produits de fournisseurs que nous avons sélectionnés. Ils sont de bonne qualité et suffisamment dosés, sans être trop chers. Voici, par exemple, une sélection personnelle parmi les compléments les plus utilisés :

Le coenzyme Q10 : également antioxydant, favorise l’autophagie (régénération cellulaire), est protecteur cardio-vasculaire et du système nerveux… 50 à 200mg/jour. (si vous en cherchez : Co-enzyme Q10)

La taurine qui est connue pour ses effets sur le foie, les fonctions nerveuses et musculaires (dont le coeur) et l’immunité, ses propriétés antioxydante et anti-âge… Achetez-la plutôt en sachet de poudre comme celle-ci, c’est plus économique.

L’acide alpha-lipoïque : puissant antioxydant, également bon pour la fonction hépatique, et aide à lutter contre la résistance à l’insuline, peut avoir des effets anti-inflammatoires, améliorer les fonctions neurologiques et cardiovasculaires… C’est aussi un chélateur des polluants métaux lourds… (si vous en cherchez : acide alphalipoïque)

La créatine pour ceux qui ont une activité physique régulière ou sportive. Il est plus économique d’acheter de la créatine en poudre car il faut en prendre plusieurs grammes par jour.

Le trans-resvératrol : grand classique des remèdes anti-âge, grand antioxydant mais aussi anti-glycation, anti-inflammatoire… Il renforce le système vasculaire, et prévient beaucoup de maladies liées au vieillissement : diabète, cancer, athérosclérose… Les doses efficaces selon les études réalisées et les effets recherchés sont entre 150 et 400 mg par jour (celui-ci est abordable et correctement dosé : Trans-resvératrol à 150 mg ou Trans-resveratrol à 250 mg).

Transparence : certains produits sont vendus par des laboratoires partenaires qui versent une petite commission permettant le fonctionnement de ce site.

En résumé : pour faire plus d’énergie avec vos mitochondries

1. Eliminez d’abord ce qui perturbe les mitochondries

– les toxiques (tabac, alcool, médicaments…), pesticides et polluants,
– les aliments industriels transformés, le sucre et l’excès alimentaire (mangez léger).

2. Ayez une vie saine
– mangez régulièrement les antioxydants contenus dans les fruits et légumes colorés, pour protéger les mitochondries de trop d’oxydation
– ayez de l’activité physique régulière et mangez léger
– dormez suffisamment longtemps pour réparer les mitochondries.

3. Gérez votre production énergétique
N’ayez pas de grandes dépenses énergétiques si vos mitochondries n’en produisent pas beaucoup. A l’inverse, ne consommez pas trop d’aliments (en particulier les glucides) si vous n’utiliser pas cette énergie rapidement (notamment au dîner). Sinon, vous augmentez inutilement l’effet délétère de l’oxydation sur vos mitochondries.

Utilisez les techniques d’hormèse et mitohormèse dans votre hygiène de vie.

Donnez les nutriments nécessaires à vos mitochondries : notamment le magnésium (les carences sont fréquentes) et les vitamines du groupe B, voire, si besoin : coenzyme Q10, acide alpha-lipoïque, carnitine, taurine ou vitamine B3 et dérivés, etc… comme vu plus haut, et à choisir selon chaque particulier, comme toujours.

Voyez aussi cet article : « Lutter contre la fatigue qui s’installe avec l’âge »

1. Linnane AW, Kovalenko S, Gingold EB. The universality of bioenergetic disease: age-associated cellular bioenergetic degradation and amelioration therapy. Ann N Y Acad Sci. 1998 Nov 20;854:202-13.

2. Rebecca K. Lane, Tyler Hilsabeck, Shane L. Rea,The role of mitochondrial dysfunction in age-related diseases, Biochimica et Biophysica Acta (BBA) – Bioenergetics, Volume 1847, Issue 11, 2015, Pages 1387-1400

3. Lanza IR, Nair KS. Mitochondrial function as a determinant of life span. Pflugers Arch. 2010 Jan;459(2):277-89.

4. Martin Stimpfel, Nina Jancar, and Irma Virant-Klun, “New Challenge: Mitochondrial Epigenetics?,” Stem Cell Reviews and Reports 14, no. 1 (February 2018): 13–26, https://doi.org/10.1007/s12015-017-9771-z

5. Paul B. Tchounwou et al., “Heavy Metal Toxicity and the Environment,” in Molecular, Clinical and Environmental Toxicology, Experientia Supplementum, vol. 101, ed. Andrea Luch (Basel, CH: Springer, 2012): 133–64

6. https://rupress.org/jcb/article/199/2/205/37060/Exploring-the-therapeutic-space-around-NAD

7. Menshikova EV, Ritov VB, Fairfull L, Ferrell RE, Kelley DE, Goodpaster BH. Effects of exercise on mitochondrial content and function in aging human skeletal muscle. J Gerontol A Biol Sci Med Sci. 2006;61(6):534-540. doi:10.1093/gerona/61.6.534

8. Chung N, Park J, Lim K. The effects of exercise and cold exposure on mitochondrial biogenesis in skeletal muscle and white adipose tissue. J Exerc Nutrition Biochem. 2017;21(2):39-47. doi:10.20463/jenb.2017.0020

9. Sommer AP. Mitochondrial solar sensitivity: evolutionary and biomedical implications. Ann Transl Med. 2020;8(5):161. doi:10.21037/atm.2019.11.100

10. https://www.sciencedaily.com/releases/2012/02/120201141710.htm

11.https://www.cell.com/fulltext/S1550-4131(17)30612-5

12. Nutritional Ketosis and Mitohormesis: Potential Implications for Mitochondrial Function and Human Health

13. Cieslik KA, Sekhar RV, Granillo A, Reddy A, Medrano G, Heredia CP, Entman ML, Hamilton DJ, Li S, Reineke E, Gupte AA, Zhang A, Taffet GE. Improved Cardiovascular Function in Old Mice After N-Acetyl Cysteine and Glycine Supplemented Diet: Inflammation and Mitochondrial Factors. J Gerontol A Biol Sci Med Sci. 2018 Aug 10;73(9):1167-1177. doi: 10.1093/gerona/gly034. PMID: 29538624; PMCID: PMC6093357.

14. Sandra Weimer et al., “D-Glucosamine Supplementation Extends Life Span of Nematodes and of Ageing Mice,” Nature Communications 5 (April 8, 2014): 3563

15. Liu J. The effects and mechanisms of mitochondrial nutrient alpha-lipoic acid on improving age-associated mitochondrial and cognitive dysfunction: an overview. Neurochem Res. 2008 Jan;33(1):194-203. doi: 10.1007/s11064-007-9403-0. Epub 2007 Jun 29.

16. Resveratrol Improves Mitochondrial Function and Protects against Metabolic Disease by Activating SIRT1 and PGC-1α, Cell, Volume 127, Issue 6, 2006

17. Oliveira MR, Nabavi SF, Daglia M, Rastrelli L, Nabavi SM. Epigallocatechin gallate and mitochondria-A story of life and death. Pharmacol Res. 2016 Feb;104:70-85. doi: 10.1016/j.phrs.2015.12.027. Epub 2015 Dec 29. PMID: 26731017.

18. Eckert A. Mitochondrial effects of Ginkgo biloba extract. Int Psychogeriatr. 2012 Aug;24 Suppl 1:S18-20. doi: 10.1017/S1041610212000531. PMID: 22784423.

19. Glycine rejuvenates old cells

20. Saint Georges Chaumet Y, Edeas M. Pathog Dis. 2015 Oct 23. pii: ftv096.

21. Saint Georges Chaumet Y, et al. Cell Mol Biol (Noisy le grand). 2015;61:121-4.

22. Regulation of defective mitochondrial DNA accumulation and transmission in C. elegans by the programmed cell death and aging pathways

23. Xue H, Thaivalappil A, Cao K. The Potentials of Methylene Blue as an Anti-Aging Drug. Cells. 2021 Dec 1;10(12):3379. doi: 10.3390/cells10123379. PMID: 34943887; PMCID: PMC8699482.

24. Naviaux RK. Perspective: Cell danger response Biology-The new science that connects environmental health with mitochondria and the rising tide of chronic illness. Mitochondrion. 2020 Mar;51:40-45. doi: 10.1016/j.mito.2019.12.005. Epub 2019 Dec 23. PMID: 31877376.

(25) Clea Barcena – “Mitohormesis, an antiaging paradigm” Int Rev Cell Mol Biol 2018;340:35-77

(26) Breanne Kothe • Sarah Klein • Stephanie N. Petrosky – Urolithin A as a Potential Agent for Prevention of Age-Related Disease: A Scoping Review

(27) Zhao H, Song G, Zhu H, Qian H, Pan X, Song X, Xie Y, Liu C. Pharmacological Effects of Urolithin A and Its Role in Muscle Health and Performance: Current Knowledge and Prospects. Nutrients. 2023 Oct 19;15(20):4441. doi: 10.3390/nu15204441. PMID: 37892516; PMCID: PMC10609777.