Avec l’âge, les effets des perturbateurs endocriniens peuvent être encore plus marqués.
Notre terrain hormonal se modifie franchement avec les années (dès la trentaine pour certaines hormones) et notre attention doit être plus grande pour éviter au mieux ces toxiques.
L’impact des perturbateurs endocriniens sur votre santé
Comme mentionné dans notre article décrivant les différents perturbateurs endocriniens (ou perturbateurs hormonaux), ceux-ci entrent dans le corps (aliments, boissons, air, produits du quotidien…) et causent des problèmes de santé en déréglant l’action des hormones, à des doses extrêmement faibles.
Les troubles possibles
Les PE sont soupçonnés d’être à l’origine de l’infertilité (diminution du nombre de spermatozoïdes), de développement anormal du fœtus, de puberté précoce et d’anomalies de développement du tractus uro-génital mais aussi de cancers, d’allergies, de problèmes musculo-squelettiques, neurologiques et cardiovasculaires. On les suspecte aussi de favoriser l’augmentation des diabètes, d’endométriose, de dysfonctions érectiles, de fausses couches, d’obésités infantiles…
Les PE participeraient à la forte progression observée depuis environ 50 ans des pathologies qui sont sous le contrôle des régulations endocrines : cancers hormonaux-dépendants (seins, endomètre, ovaire, prostate, testicules, thyroïde…), maladies métaboliques (diabète, obésité), troubles neuro-comportementaux, de la reproduction, du développement, de l’immunité…
Cela touche surtout les personnes qui sont particulièrement sensibles comme les nourrissons, les personnes déjà atteintes par des maladies auto-immunes et aussi à certaines périodes de la vie comme la ménopause et l’andropause (voir en particulier l’effet oestrogène qu’ils favorisent chez l’homme mûr).
Perturbateurs hormonaux et avancée en âge
En entrant dans ces périodes de changements hormonaux que sont ménopause et andropause, nous devenons plus exposés aux perturbateurs endocriniens sur certains plans.
Ayant, pour beaucoup, une action similaire aux oestrogènes, ces perturbateurs hormonaux peuvent accentuer les symptômes de l’andropause chez l’homme après la quarantaine. Il s’agit de la baisse de libido et de l’érection, la prise de ventre et/ou de poitrine, la perte de muscle, la tendance dépressive…
Chez la femme en pré-ménopause, l’effet estrogénique peut favoriser mastose, kystes ovariens et fibromes utérins. Il augmente également le risque de cancers hormono-dépendants. L’équilibre thyroidien étant plus fragile chez la femme, les PE agissant sur cette glande seront à considérer.
Voila donc de bonnes raisons pour prendre conscience de la présence de ces toxiques dans notre environnement. Sans pour autant en faire une obsession, il y a des attitudes simples qui permettent de réduire leur contact et ainsi leurs effets.
Des recommandations pour éviter les PE
Il faut réduire au mieux l’exposition aux perturbateurs endocriniens, que ce soit par la respiration, l’alimentation, la boisson, le contact avec des produits… Commencez par bien lire les étiquettes et privilégiez les produits bio non traités. C’est un bon départ.
Alimentation et boisson :
- Evitez les boîtes de conserves, les canettes, les barquettes type margarine… à cause de leur revêtement interne (résines contenant, entre autres, du bisphénol A). Rappelons que ce dernier a récemment été interdit dans les biberons par les autorités sanitaires qui souhaitent le voir disparaitre des emballages alimentaires.
- Ne jamais réchauffer un contenant en plastique au four micro-ondes, ce qui libère de grandes quantités de PE.
- L’eau du robinet contient des traces de PE. La filtration (filtres à céramique et charbon actif par exemple) permet pratiquement de les éliminer.
- Privilégiez les bouteilles en plastique garanties sans perturbateurs endocriniens (voir les étiquettes).
- Mangez des viandes bios d’animaux élevés dans de bonnes conditions, sans traitements hormonaux.
- Préférez les petits aux gros poissons, qui en fin de chaîne alimentaire, ont accumulé plus de métaux lourds et toxiques bioaccumulables quasi omniprésents dans les océans. Le cas des microbilles de plastique (provenant de la décomposition des sacs et bouteilles en plastique ainsi que du rejet direct dans les canalisations de certains produits cosmétiques) ingérées par les animaux marins est particulièrement préoccupant car, en plus de libérer des perturbateurs endocriniens, ces billes jouent le rôle de « buvard » à contaminants.
- Evitez de manger dans une vaisselle mal rincée, avec des résidus de détergents. Optez pour des produits de nettoyage sans adjuvants comme des azurants ou des parfums.
- Pour les médicaments, renseignez-vous, demandez aux professionnels de santé et lisez les notices, surtout si vous en prenez régulièrement.
NB : ne pas jeter les vieux médicaments dans les toilettes ou dans l’évier et les ramener à la pharmacie, afin d’éviter une contamination de l’environnement.
Davantage d’informations figurent dans l’ouvrage de Charles Wart (« L’envers des étiquettes » aux éditions Amyris).
Hygiène corporelle
- Utilisez des produits de nettoyage les plus naturels possible. Il en existe des bios.
- En ce qui concerne les cosmétiques : évitez notamment les perturbateurs endocriniens suivants en observant les étiquettes, parfois à la loupe :
– alkylphénols (octylphénol, nonylphénol)
– la famille des benzophénones (benzoyl méthoxyphénol,
– méthoxybenzophénone, etc.)
– la famille des parabènes,
– les siloxanes,
– le sodium laureth sulfate,
– le triclosan ou encore le formaldéhyde (formol) dans les vernis à ongles.
- Démaquillage : utilisez de simples huiles végétales comme l’huile de sésame, d’abricot, d’amande… Pour les peaux à tendance grasse, complétez avec un coton imbibé d’hydrolat de rose, d’hamamélis,…
- Protection solaire : ils sont particulièrement chargés en PE. Utilisez des produits bios.
Davantage d’informations sont consignées dans l’ouvrage de Rita Stiens (« La vérité sur les cosmétiques ») aux éditions Leduc.S.
- Lavez toujours vos vêtements après achat. Certains sont en outre imprégnés de nanoparticules d’argent pour éviter la transpiration.
- Utilisez des savons et lessives simples (savon de Marseille par exemple) et évitez les adjuvants chimiques rajoutés.
Maison, habitat
- Choisissez des produits d’entretien les plus naturels possibles. Le bicarbonate de soude et le vinaigre de cidre sont aussi de bons nettoyants, sans danger et économiques.
- Certaines colles et peintures contiennent également des perturbateurs endocriniens. Evitez leur contact et de les respirer longtemps.
- Réduisez l’exposition aux substances chimiques contenues dans la poussière de l’habitation en retirant vos chaussures à l’entrée de la maison et en utilisant un aspirateur doté d’un filtre à particules.
- En achetant du mobilier, assurez-vous qu’il n’est pas traité avec des retardateurs de flamme.
- Choisissez des textiles (coussins, literie, moquettes) exempts de perturbateurs endocriniens. Renseignez-vous lors de l’achat. Les moquettes devraient être régulièrement nettoyées à la vapeur.
- Dans tous les cas, aérez bien les pièces dans lesquelles du mobilier neuf a été positionné (reconnaissable à leur odeur).
- Faites de temps en temps un bon « nettoyage de printemps » avec des produits naturels.
Autres produits manipulés, en contact avec la peau
- Evitez le contact avec les matériaux contenant du bisphénol qui peut traverser la peau (absorption percutanée) en quelques secondes. Par exemple : tickets de caisse ou d’imprimante, certains emballages synthétiques…
- Mettez des gants pour utiliser des peintures, hydrocarbures ou autre produits chimiques.
- Lavez-vous les mains souvent, notamment avant de manger.
Air ambiant
- Comme mentionné ci-dessus, la pénétration de toxiques par inhalation provient essentiellement de l’habitat et des produits d’entretien (ou de bricolage). Il est donc conseillé d’aérer régulièrement les pièces, de choisir des matériaux peu émissifs et de stocker les produits d’entretien « à risque » dans un endroit ventilé (de préférence à l’extérieur).
- Certains parfums d’ambiance et aérosols contiennent des perturbateurs endocriniens. Utilisez plutôt des huiles essentielles bien choisies.
- Les gaz d’échappement de véhicules diésel, les fumées de barbecue et de cigarette contiennent aussi des PE comme les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques dont certains sont en outre cancérigènes.
Aidez votre corps à éliminer les PE
Pour cela, voici nos conseils :
- Ayez une alimentation riche en antioxydants et/ou combler les carences en nutriments essentiels pour favoriser l’élimination des PE (qui s’accumulent surtout dans le foie).
- Les procédés de détoxication (ou détox ou détoxification) sont aujourd’hui connus et bien documentés. Ils peuvent, bien entendu, être utilisés régulièrement pour aider l’organisme à éliminer ses toxines dont les PE.
- Adoptez une bonne hygiène de vie aidant la détox, comme celle consistant à transpirer pour éliminer les polluants (par le sport ou le sauna).
- « Relancez » votre système immunitaire avec une alimentation saine voire hypotoxique par cures, l’exercice, la gestion du stress… Certains compléments alimentaires comme des plantes drainantes ou champignons adaptogènes, chlorella, acide alpha lipoïque, vitamine D, des pré et probiotiques… par exemple.
En conclusion :
Les perturbateurs endocriniens nous affectent dans la vie de tous les jours à des degrés plus ou moins importants suivant le degré d’exposition, notre âge, notre sensibilité, notre « vécu »…
Leurs effets sont insidieux car ils ne se manifestent pas forcément immédiatement, et leur toxicité n’est pas liée uniquement à leur degré d’exposition. La règle toxicologique du « seuil qui est poison » ne s’applique pas pour cette gamme de produits, car des effets délétères peuvent apparaître pour de très faibles concentrations et sont propres à chaque personne.
En outre, la diversité des produits industriels nous expose à un effet « cocktail » : des substances chimiques qui sont sans danger isolément, peuvent devenir nocives lorsqu’elles sont mélangées.
Récemment, des publications ont mentionné des effets trans-générationnels par action épigénétique (en quelque sorte les mémoires de la contamination qui se transmettent à la descendance par surexpression ou non de certains gènes), avec des effets sur la descendance sans qu’il n’y ait forcément exposition.
Plus de 10 000 publications scientifiques existent dans ce domaine, mentionnant la préoccupation du monde scientifique devant cette famille de produits. Beaucoup d’années peuvent passer cependant entre la science et la réglementation. En effet, au niveau règlementaire, si les caractéristiques cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR) des contaminants sont prises en compte dans les évaluations, celles des perturbateurs endocriniens souffrent de faiblesses règlementaires et de graves lacunes qu’il faut absolument combler.
Je tiens à vous remercier pour toutes ces bonnes informations sur les produits (perturbateurs endocriniens), mon mari a un cancer neuroendocrinien avant son diagnostique je ne savais même pas qu ‘un tel type de cancer existait. Depuis je fais plus attention à ce nous mangeons. Maintenant je vais prendre l’habitude d’utiliser les produits naturels même pour le nettoyage de la maison et aussi pour l’hygiène corporel.Merci