Une cure détox pour éliminer avec raison

De tous temps, les différentes médecines ont conseillé des méthodes de purge, drainages et diverses éliminations. Les traditions préconisent aussi des soins pour éliminer les toxines comme sauna, frictions aux plantes, massages drainants, lavements, etc…

Aujourd’hui, les études scientifiques sur le thème de l’anti-âge et de la longévité nous permettent de mieux comprendre l’intérêt de ces méthodes. Les fameuses « toxines » sont maintenant identifiées et classifiées. On sait également comment nos organes, et en particulier notre foie, fonctionnent pour nous en débarrasser.

Certaines techniques proposées plus récemment s’apparentent peut-être plus à un effet de mode « new age » et leurs actions ont du mal à s’appuyer sur des bases scientifiques. Nous n’en parlerons pas.

La médecine Intégrale anti-âge sélectionne et rationalise l’emploi des soins d’élimination. Ici, une cure détox doit d’abord s’adapter à chacun selon sa constitution. Elle associe plusieurs méthodes complémentaires, et s’inspire de la « cure des 5 éliminations » (Panchakarma) de la Médecine Ayurvédique.

Les méthodes d’élimination de toxines

Ces méthodes sont appliquées conjointement dans les établissement proposant des cures détox. Si vous n’avez pas le temps ou l’argent pour y faire un séjour, il est tout à fait possible de les utiliser vous-même. Voici les soins. Vous lirez plus bas comment les utiliser en pratique.

– les remèdes détoxicants :

Il s’agit de préparations visant surtout à renforcer le travail de détoxication du foie (notre 1° organe de neutralisation et d’élimination des toxines). Elles peuvent aussi, selon les cas, stimuler les fonctions d’élimination rénales (diurétiques) ou intestinales (laxatives).

Elles comportent généralement des plantes dites « drainantes » mais aussi des micronutriments et antioxydants ayant un rôle important dans les phases de détoxication par le foie (certaines vitamines, acides aminés, oligoéléments…). Le thérapeute avisé les choisit en fonction des besoins de chaque patient.

– la sudation :

Largement employée dans la tradition du bien-être et de la santé (sauna, hammam, tentes et caissons chauffants, bains très chauds…) et aussi contre certaines maladies, la sudation permettrait d’éliminer certaines toxines par les glandes sudoripares et sébacées de la peau.

L’élévation de température du tissu graisseux active son métabolisme et les échanges cellulaires. On sait que la graisse du corps est un des principaux lieux de stockage des toxiques et polluants que l’on souhaite éliminer.

La chaleur dilate aussi les vaisseaux, favorisant la circulation des fluides (sang et lymphe) vers les organes émonctoires (d’élimination).

– les massages de drainage :

Les massages profonds, tout comme les drainages lymphatiques, ont pour but de mobiliser les toxines déposées dans les différents tissus, et de favoriser les échanges. Par exemple, un massage musculaire profond permet de drainer vers la circulation sanguine certains déchets métaboliques comme l’acide lactique après un exercice physique intense.

– la cure hydrique : boire beaucoup d’eau sert-ila quelque chose ?

En règle générale, la plupart des gens ne boivent pas assez, et sont fréquemment en légère déshydratation. Augmenter sa ration d’eau (raisonnablement) est donc souvent salutaire. Elle favorisera le travail du foie et du rein. De plus, boire une bonne eau peut aider à ralentir le vieillissement.

Lorsqu’il s’agit d’absorber une grande quantité d’eau en quelques minutes, les études scientifiques ont montré que la filtration rénale était alors très augmentée. Ceci permet l’élimination de beaucoup de toxines dans les urines : les toxines hydrosolubles (celles qui se dissolvent dans l’eau). Les autres toxines dites « liposolubles » doivent passer par la bile du foie pour s’éliminer via les intestins.

– les irrigations et hydrothérapies :

Les lavements et les instillations nasales utilisés auparavant en médecine traditionnelle (en particulier ayurvédique) sont souvent remplacés aujourd’hui par les lavages des sinus et des hydrothérapies du colon. Ils visent à restaurer l’intégrité de muqueuses (et leurs « biofilms ») qui ont des fonctions d’élimination naturelles pouvant se dérégler ou être dépassées.

Les études scientifiques sont peu nombreuses. Cependant, il faut bien dire qu’en pratique, les améliorations apportées sont fréquentes lorsque les soins sont bien employés. Notons également que la médecine thermale les utilise couramment dans certaines maladies.

Pour les irrigations coloniques, il est difficile de donner un avis tranché sur la question. Il y a des détracteurs farouches comme des partisans invétérés. Chacun fera en fonction de sa sensibilité et surtout, il faut s’adresser à des thérapeutes compétents.

Néanmoins, les simples lavements avec des décoctions de plantes sont souvent bénéfiques, ne serait-ce qu’en aidant le transit chez les personnes qui en ont besoin (chose fréquente de nos jours). Notez bien que ces soins sont à utiliser en fonction de chaque cas. L’avis d’un thérapeute peut être utile.

La cure de détoxication (cure détox) en pratique

Associer les soins détoxifiants pendant la cure

Lors d’une cure, on adopte d’abord une alimentation pauvre en toxines et riche en antioxydants (alimentation hypotoxique que vous trouverez ici). On y associe des remèdes stimulant les organes d’élimination, à base de plantes (comme le chardon marie, le fumeterre, le pissenlit, le berbéris…). Ces remèdes sont choisis en fonction des besoins de chacun, selon les organes d’élimination à stimuler plus particulièrement. L’usage d’une eau de boisson pure et peu minéralisée est conseillé.

La sudation peut se faire en sauna, hammam ou, si c’est difficile, dans un bain chaud ou en pratiquant un peu d’exercice, chaudement habillé(e). Une à trois séances par semaine selon les possibilités de chacun. Notez qu’une personne en état de grande fatigue ne supportera peut-être pas ce type de soins, et aura plutôt intérêt à demander l’avis d’un thérapeute compétent en la matière.

L’exercice physique modéré en plein air, pour améliorer l’oxygénation, la circulation sanguine et lymphatique, est tout indiqué pendant cette phase.

Si l’on a la possibilité de s’offrir des massages, ils seront toujours bienvenus. Ils favorisent la micro-circulation sanguine et lymphatique, diminuent le stress et favorisent la production d’énergie dans nos cellules (en augmentant le nombre de mitochondries), entre autres bienfaits. Le type de massage est aussi à adapter selon la constitution de chacun (lent et pas trop appuyé pour les types cataboliques (vata en ayurvéda), rapides et forts pour les types anaboliques (Kapha en ayurvéda) et intermédiaires pour les types métaboliques (Pitta en ayurvéda), selon la tradition en médecine ayurvédique (découvrez votre constitution ici ).

Selon d’autres médecines alternatives, des périodes de jeûne, de jeûne intermittent, ou de monodiète (manger un seul type d’aliment) plus ou moins longues sont préconisées pendant ces cures de détoxication. Le jeûne à certes d’innombrables vertus pour la santé mais ceci est un autre chapitre (jeûne et autophagie régénérante). L’alimentation hypotoxique vue plus haut est facile à suivre, et apporte déjà beaucoup.

Enfin, n’oublions pas le calme et la tranquillité de l’esprit. Cela est aussi une détoxication de toute cette pollution des sens que nous connaissons aujourd’hui dans nos sociétés modernes et trop digitalisées. SMS, télévision, radio, musique permanente, emails, téléphones greffés sur nous, esprit de compétition, publicités nous faisant croire que nous manquons de choses matérielles, etc… Bien souvent, c’est un excès et une pollution pour notre cerveau. Offrons lui un peu de repos pendant cette cure.

Après la phase de restriction : la fête !

Dans une deuxième étape, après cette phase de détox un peu restrictive, une alimentation plus riche et plus gaie vient recharger le corps en nutriments essentiels. Ceci est préconisé pour éviter les carences, et faciliter la relance des fonctions vitales.

C’est un grand principe de la cure détox ayurvédique qui se fait en 2 temps (restriction puis récompense) tout à fait logiques : on nettoie d’abord le corps, puis on le recharge en nutriments essentiels avec des aliments riches en micronutriments. Elle sera différente pour chaque personne car certains aliments seront plus recommandés que d’autres selon votre constitution.

Quand faire une cure détox pour être en forme ou pour l’anti-âge ?

Disons entre 1 et 2 fois par an. Cela dépend de l’état de chacun et de son tempérament. Le tout est d’y penser. L’ayurvéda préconise 2 fois, et plus particulièrement aux changements de saison (moment des équinoxes).

En revanche, inutile de tomber dans l’excès ou l’obsession de la pureté du corps comme on en voit certains. In medio veritas (la vérité est au milieu) !

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