La PRI (Past Reality Integration) part du principe qu’en tant qu’adulte, nous regardons souvent le monde à travers les lunettes des mécanismes de défense que nous avons développé dans notre enfance.
Ces mécanismes de défense font en sorte que nous ne ressentons pas la douleur qu’on nous a infligée quand on était enfant. Cependant, ce sont ces mêmes mécanismes qui nous font souffrir le plus à l’âge adulte parce qu’ils déforment notre perception de la réalité. L’anxiété, la déprime, la colère, le stress et un manque de véritable contact causent nos problèmes dans le présent.
Objectifs de la PRI°
La PRI a comme but de nous aider à prendre conscience du fonctionnement destructeur de nos mécanismes de défense. Elle nous aide à les arrêter et ensuite à les renverser ou démanteler. Derrière nos défenses se cache l’ancienne douleur que nous avons du refouler en tant qu’enfant.
La vivre aurait été tellement douloureux que nous ne l’aurions pas supporté.
Les grands principes
Comment réagissions nous étant enfant ?
La situation de l’enfant que nous étions est totalement différente de celle de l’adulte que nous sommes maintenant. Nous étions petits, dépendants et livrés aux autres pour les soins, l’amour, la chaleur et la compréhension dont nous avions besoin.
Nous n’avions pas le choix : si nos parents ne nous donnaient pas ce dont nous avions besoin, il était impossible de partir ou de choisir d’autres parents. En plus, les jeunes enfants n’ont pas la notion du temps.
Ceci implique qu’une situation où nous étions en manque d’amour, de contact physique ou de consolation quand nous étions tristes, semblait durer éternellement sans que l’enfant que nous étions voyait qu’un changement était possible.
Revenir sur notre ressenti d’enfant
En démantelant nos défenses et en admettant l’ancienne douleur, nous pouvons sentir et voir cette douleur pour ce qu’elle est réellement : ancienne, n’appartenant pas au présent, mais très pénible et menaçante pour l’enfant que nous étions.
Réaliser que ce ressenti est à présent inadapté
Nous réalisons que nous n’avons plus du tout besoin de nous protéger contre ces sentiments avec des mécanismes de défense qui sont eux-mêmes devenus une source de douleur. Cela appartient au passé. Nous sommes adultes et nous ne sommes pas dépendants d’une ou deux personnes qui doivent satisfaire nos besoins physiques et émotionnels élémentaires. En tant qu’adulte nous en sommes capable nous-mêmes. Nous avons toujours le choix et nous avons la notion du temps.
Quand nous étions enfant nous ne les avions pas et la souffrance aurait été insupportable si nous n’avions pas développé ces mécanismes de défense.
L’objectif de la PRI n’est pas de ressentir l’ancienne douleur dans le (faux) espoir de s’en débarrasser ainsi. L’objectif de la PRI est d’être de plus en plus « sans défense » dans la vie. Dans des situations où les défenses sont quand même activées, nous serons capables de les reconnaitre et de les démanteler de plus en plus rapidement nous-mêmes pour lever leur action destructrice. Ainsi nous pouvons vivre le présent pour ce qu’il est réellement : souvent étonnamment léger…
Aux Pays-Bas il existe une quarantaine de cabinets en PRI et actuellement 60 thérapeutes sont diplômés ou en formation.
La structure générale de la méthode
La PRI se base sur trois éléments (le cognitif, le comportement et l’émotion) et sur l’unification finale de ces trois éléments dans la dernière phase dite de « la dualité de la conscience ».
Donner plus de poids à l’un ou à l’autre de ces trois éléments serait une mauvaise interprétation de la PRI. Un tel malentendu aura un effet défavorable sur le processus de guérison.
Donner trop d’importance à l’émotion (en minimisant l’auto-observation quotidienne et le renversement du comportement de défense au présent) n’est pas assez efficace. Il en va de même lorsqu’on donne une trop d’importance aux aspects cognitifs de la PRI (la compréhension et la capacité de reconnaître les symboles et les défenses tout en ne les ressentant pas suffisamment et sans pratiquer l’inversion des systèmes de défense).
Et pour finir, mettre l’accent sur l’inversion du comportement de défense sans savoir le reconnaître comme tel (cognitif) et sans accueillir l’ancienne douleur (l’émotion) ne serait pas une application correcte de la méthode de la PRI, cela n’aurait pas de sens.
La recherche scientifique et la PRI
La PRI en thérapie paraît très efficace dans la pratique, néanmoins nous estimons très important de nous engager dans une recherche scientifique afin de rendre la PRI transparente et vérifiable. Cet engagement augmentera l’accessibilité de la PRI dans le futur.
Après une recherche qualitative, une recherche quantitative longitudinale sur l’efficacité de la thérapie PRI a été commencée à l’Université Maastricht (Pays-Bas). L’objectif de cette recherche est surtout de mesurer les effets de la PRI à long terme mais également d’obtenir des informations sur le type de patient, la demande de traitement et les indications.
Les premiers résultats des protocoles PRI terminés montrent que les personnes souffrent moins de sentiments d’angoisse et de dépression que la moyenne.
Par ailleurs, on observe une tendance chez les personnes qui ont suivi un trajet PRI à ressentir également un bien-être général, mental et physique, supérieur à la moyenne (n’éprouve pas le besoin d’aide professionnelle). Une publication est en préparation.
Pour plus d’informations : www.PRIonline.fr
Guérir les traces du passé – Editions de l’Homme, 2005
Illusions – Editions de l’Homme, 2008
Bonjour Madame Félicitation pour vos livres que j’ai tous lu. J’habite la région de Québec au Canada et j’aimerais savoir si vous avez des thérapeutes formés(es) dans ma région.
Merci à l’avance pour votre réponse.
Ginette Laliberté
Avez-vous eu une réponse? Ca m’intéresse énormément aussi.