Et si, en agissant sur nos pensées, nous parvenions à agir sur notre corps, modifier son fonctionnement, et améliorer sa longévité ? Nous allons voir que c’est possible…
Docteur en chiropraxie, chercheur, éducateur à l’échelle internationale, Joe Dispenza se passionne pour tout ce qui est au croisement des neurosciences, de l’épigénétique et de la physique quantique. Auteur de nombreux livres tels que « Rompre avec soi-même » ou encore « Le placebo, c’est vous », il utilise ses connaissances pour aider les gens à améliorer leur santé.
Cela peut paraître incroyable et pourtant, Joe Dispenza en est la preuve. À 23 ans, il est fauché par une voiture en Californie. Après l’accident, le diagnostic tombe : une lourde opération sans garantie de remarcher un jour. Mais sans cette opération, c’est le risque assuré de paralysie. Devant le choc, il prend néanmoins une décision surprenante : il décide de faire confiance à son corps. Il est persuadé qu’il existe une intelligence cellulaire intérieure qui travaille au maintien de notre bien-être et favorise la guérison.
Il se met donc à pratiquer activement la méditation pour s’explorer intérieurement et renouer avec son corps. Au bout de 10 semaines, il est capable de se mettre debout sans être passé par la chirurgie. Pendant les années qui suivront, il étudiera les neurosciences afin de mieux comprendre ces mécanismes. Il donne aujourd’hui des conférences dans le monde entier, afin de transmettre ses connaissances sur le sujet.
Ce principe peut alors s’appliquer à améliorer nos défenses immunitaires, nos niveaux hormonaux, notre digestion/assimilation, etc… pour une meilleure longévité.
Ces pensées que l’on ressasse et qui nous affectent
Le cercle vicieux de nos pensées et émotions
Notre cerveau garde en mémoire nos pensées, en relation avec nos émotions. La plupart du temps, il s’agit de pensées en lien avec la peur ou l’angoisse, que nous avons construites depuis notre plus tendre enfance (voir aussi la PRI ou intégration du passé). Comme s’il s’agissait d’un programme à suivre qui, à la fois nous conforterait dans nos petites habitudes mais, en même temps, nous empêcherait d’en sortir, et nous enfermerait dans une sorte de cercle vicieux. Nos pensées créent des émotions, et nos émotions nous font penser aux mêmes choses.
Dès que nous activons ce programme, le cerveau recâble automatiquement les même réseaux neuronaux, pour aller au plus facile. Plus les pensées sont répétitives, et plus leurs signaux électriques se déclenchent aisément dans le cerveau.
Le stress est connu pour entraîner toute une cascade de réactions du corps qui peuvent être destructrices sur le long terme (voir notre article sur le stress chronique). Il joue d’ailleurs un rôle majeur dans l’accélération du vieillissement et le développement de la maladie d’Alzheimer.
Beaucoup d’entre nous cherchent à prendre du recul sur leur situation, ou à faire une pause pour se sortir de ce cercle vicieux. Mais passé un certain temps, les bonnes habitudes semblent irrémédiablement laisser la place à ce stress qui revient nous envahir. Pourquoi ?
Changer n’est pas si facile pour notre cerveau
Lorsque nous décidons de changer d’habitudes de vie, des milliers de nouvelles connexions neuronales sont sollicitées. Mais, comparativement à celles activées par habitude, elles ne font pas le poids. Dès l’instant où nous commençons à flancher dans nos bonnes résolutions, les anciens réseaux reprennent le dessus et se remettent à fonctionner comme avant.
Moins de stress correspond généralement à plus de temps libre et une meilleure hygiène de vie en général, et donc des situations nouvelles demandant un certain travail d’adaptation au cerveau. De l’autre côté, la sensation liée au stress sera, pour le cerveau, une réponse plus simple, plus connue et plus rapide. Si nous avons l’habitude d’avoir des pensées négatives, il se dirigera de préférence vers la réponse conditionnée, utilisant le réseau neuronal le plus souvent activé, soit : le plus aisé à faire fonctionner.
Voilà, schématisé, pourquoi certains rencontrent de grandes difficultés à lutter contre le stress au quotidien.
Qu’est-ce que la reprogrammation du cerveau ?
Heureusement, les études épigénétiques, en psycho-neuro-immunologie et en plasticité neuronale montrent que notre cerveau, tout comme nos gènes, sont malléables. Ce qui est fait peut être défait, grâce à la reprogrammation du cerveau. Partant du principe que nos pensées et nos émotions sont capables de créer la maladie, elles devraient aussi être capables de créer la santé et la longévité.
Comme nous ne voyons le monde qu’à travers la réalité que nous construisons mentalement, il s’agit de s’en extraire, afin d’en bâtir une nouvelle. Pour cela, il suffit de vouloir vraiment changer.
La technique du « reframing » pour se réinventer
Le reframing peut être traduit par « changement de cadre de référence ». C’est un schéma complexe dans lequel s’articulent nos croyances, nos valeurs, nos habitudes… qui viennent beaucoup par automatisme. C’est ce qui nous permet de donner un sens à notre réalité, mais ce n’est pas forcément le bon. Dès l’instant où une partie de ce cadre est modifiée, le sens qui en découle peut changer.
Afin d’y parvenir, il convient d’abord de faire le point sur ce que nous considérons comme étant notre cadre actuel. C’est plutôt simple dans la mesure où se sont, en général, des attitudes qui se répètent, et souvent des mauvaises dont on veut se débarrasser, comme les fameuses ruminations sur le passé.
Un des exercices recommandés consiste à noter tous les événements qui déclenchent une émotion. Par exemple, untel fait une réflexion qui génère de la colère en nous. Un autre nous complimente mais nous n’y croyons pas…
Au calme, nous pourrons ensuite procéder à une réinterprétation de ces événements qui nous ont marqués :
- Un problème peut devenir une opportunité
- Une faiblesse se transforme en force
- Un sentiment d’oppression (« contre moi ») devient neutre (« sans se soucier de moi »)
- Une méchanceté s’entend désormais comme un manque de compréhension.
Prendre du recul sur nous, et sur ce qui nous entoure, permet de réinterpréter les événements calmement, et de prendre de la distance vis-à-vis d’eux. Agir sur ce cadre, c’est non seulement agir sur nous-même, mais également sur les relations que nous partageons avec notre entourage.
La technique de Joe Dispenza
Cela commence par porter une attention toute particulière à ce que l’on ressent, à s’observer. Ensuite, il s’agit d’avoir des intentions claires et précises sur ce que nous désirons vraiment dans notre vie. Il peut s’agir d’un nouveau travail, d’un changement de partenaire ou d’un changement de mode de vie (habitudes alimentaires, stress, addictions…). Il faudra ensuite lier cette intention à une émotion forte et puissante.
En effet, selon Joe Dispenza, l’intelligence émotionnelle tient une part importante dans l’évolution de nos pensées. Voilà pourquoi, privilégier et cultiver des émotions positives telles que l’amour, la compassion, la gratitude ou encore le pardon, serait l’une des clés du cheminement vers soi et vers les autres.
La répétition de ces émotions positives, dites « supérieures », conditionnera un état d’esprit plus harmonieux, et notre cerveau libérera des neuromédiateurs en adéquation avec nos pensées. Si nous réussissons à les maintenir sur la durée, c’est toute l’architecture de notre réalité qui se mettra peu à peu à changer. Les tensions peuvent laisser place au calme, la peur à la quiétude…
Ensuite, il conviendra d’imaginer notre ressenti une fois l’objectif atteint. Nos réactions, nos émotions, l’impact que le résultat peut avoir sur nous… Là encore, favoriser l’expression d’émotions dites supérieures, et les maintenir sur la durée permettra d’amorcer le processus d’un changement de réalité.
Enfin, la dernière partie de l’exercice consiste à créer un symbole qui concentrera toute notre énergie créatrice vers l’obtention de notre objectif.
Les grands principes
- Etre conscient de ses pensées : s’observer
- Vivre le moment présent pour échapper aux mauvais schémas programmés du passé
- Penser ses intentions clairement et au présent
- Si nous vivons dans le passé, nous reproduirons les mêmes émotions, et les mêmes choses dans notre vie (ne pas rester dans la peur et l’anxiété)
- Agir sur le corps comme sur l’esprit car le corps stocke les émotions (postures, tensions, douleurs…)
- Accepter que l’inconnu se présente, ne pas en avoir peur
- Etre créateur, pas victime : contrôler sa vie au lieu de la subir
Une fois cette première étape terminée, nous pouvons envisager un changement plus en profondeur. Et pour Joe Dispenza, seule la méditation créatrice permet de se connecter à soi-même et d’agir sur ce qui nous entoure. En effet, en se concentrant sur soi, et en évitant de gaspiller son énergie en portant trop d’attention sur les choses extérieures à nous, notre champ énergétique va peu à peu se recharger, et pouvoir intervenir dans notre changement. Nous façonnerons une nouvelle personnalité, plus en adéquation avec nos attentes.
La méditation créatrice pour une nouvelle réalité
Une routine simple à mettre en place
S’astreindre à des exercices quotidiens de méditation va permettre, peu à peu, de changer notre réalité. Nous pouvons ainsi injecter de nouvelles perspectives dans notre cerveau, le reprogrammer pour sortir des schémas erronés que nous traînons du passé. Pour cela, il s’agit d’entamer un processus de méditation amenant le cerveau à fonctionner en ondes alpha.
Lorsque l’esprit est conscient et éveillé, il fonctionne en ondes bêta. Lorsque nos pensées s’emballent sous le coup de l’émotion, il passe à une fréquence bêta élevé. Il est trop sollicité et excité. C’est souvent une des conséquences du stress qui active une réponse automatique de lutte ou de fuite.
La prolongation de cet état bêta élevé génère une sur-activation des zones cérébrales qui déclenchent des réponses du corps pouvant devenir néfastes.
L’outil pour reprogrammer ses neurones
En méditation, les ondes alpha représentent les premières couches de l’inconscient. Progressivement, la respiration ralentit, le corps s’apaise. En prolongeant cet état, nous nous dirigeons vers les états thêta et enfin delta, plus profonds. La dernière couche équivaut à l’état de sommeil, mais se serait plutôt un sommeil éveillé. C’est en accédant ainsi à notre subconscient que nous pouvons vraiment changer la donne.
Le comparant à un ordinateur, Joe Dispenza explique que le subconscient, tel le « système d’exploitation » du cerveau peut être reprogrammé : modifier nos habitudes en profondeur, nos comportements et nos diverses cicatrices émotionnelles…
À l’inverse, si avant de dormir nous pensons à des événements négatifs qui se sont passés tout au long de la journée, notre esprit bascule automatiquement dans un état bêta d’éveil élevé, sans possibilités de freiner le processus analytique. La peur, le jugement, la colère génèrent des réactions physiologiques auxquelles le corps va devenir peu à peu dépendant.
La méditation permet de faire barrage à ce processus qui peut devenir destructeur et gaspille notre énergie. Notre cerveau va y détecter un état de semi-endormissement et ainsi libérer la mélatonine qui dans le cerveau, va diminuer naturellement nos stimuli sensoriels.
Générer des émotions positives
Une fois atteint, cet état de cohérence va nous permettre d’aller chercher par-delà les barrières. En se focalisant sur des émotions élevées telles que l’amour et la gratitude, nous allons créer un nouveau champ d’énergie. Alors que notre organisme procède à la transformation de l’énergie en chimie (en produisant de nouveau neuromédiateurs), notre esprit s’ouvre à la création. À tel point que nous devenons acteurs de notre environnement plutôt que spectateur. Nous prenons progressivement le contrôle.
Se dire mentalement que tout va bien et que nous changeons ne suffit hélas pas. C’est en agissant sur le subconscient que nous pouvons activer et câbler de nouveaux circuits neuronaux, et agir aussi sur nos gènes. Par la suite, nous ne subissons plus la vie et notre environnement, et cela change tout.
La pratique, c’est le secret
Si cette activité est répétée régulièrement, nous commencerons à penser, agir et nous comporter de manière différente. C’est à cette condition que nous pourrons reprogrammer une nouvelle personnalité souvent plus en adéquation avec nos attentes et éviter le développement de maladies.
Le gros problème chez la plupart des gens, c’est qu’ils ont lu beaucoup de livres, visionné de nombreuses vidéos, ou écouté les discours des gourous mais qu’ils ne mettent jamais vraiment les choses en pratique au quotidien. Pourtant, pour obtenir des résultats, le secret est là, tout simplement.
Méditer est l’outil
- Se mettre en cohérence pour envoyer des ondes puissantes (alpha)
- Ramener l’énergie dans le corps (ne pas éparpiller son attention en dehors pour l’utiliser dans le changement)
- Avoir des intentions claires et précises
- Imaginer ses ressentis quand l’objectif sera atteint et mettre un symbole dessus
- Ouvrir son cœur, visualiser le symbole et ressentir fortement l’émotion positive recherchée
La méditation créatrice pour augmenter sa longévité
Diminuer l’incidence des maladies dégénératives
De plus en plus de recherches scientifiques prouvent que la méditation à un impact bénéfique sur la santé, et notamment sur le vieillissement. En effet, entraîner son esprit à focaliser son attention sur l’instant présent et prendre conscience de ce qui se passe dans notre corps limiterait le développement de troubles cognitifs, psychologiques, et éviterait même le développement de démences.
Selon Joe Dispenza, la méditation créatrice permet d’aller plus loin en créant une nouvelle réalité. Alors, pourquoi ne pas envisager la programmation de notre longévité ?
Programmer la longévité
Si nous tenons compte des idées reçues que véhicule actuellement la société, les personnes âgées ne jouissent pas vraiment d’une vision très positive. Au contraire, on se représente fréquemment le vieillissement accompagné d’une certaine fragilité avec tout un cortège de maladies.
Une étude menée en 2005 par des chercheurs de Yale a montré que ces préjugés influent bien plus qu’on ne le croit sur notre quotidien. En effet, ils se rendent compte que les personnes qui regardent souvent la télévision considèrent le vieillissement comme une expérience épouvantable. Ces images les conditionnent.
Or, selon Joe Dispenza, nous pouvons éviter de tomber dans ce conditionnement et même changer notre façon de « vieillir ».
Adopter un positionnement différent et changer ce que nous percevons de la réalité participe, comme nous venons de le voir, à un mieux-être. Mais cela permet surtout d’agir en profondeur sur notre état de santé. Toujours selon cette étude, les scientifiques se sont également rendu compte que les personnes âgées qui avaient une vision positive du vieillissement développaient moins de maladies cardiaques, avaient une meilleure mémoire, et étaient plus susceptibles de se remettre facilement d’une blessure.
Toujours dans cette perspective, le projet Silver Santé Study, montre qu’en pratiquant la méditation de pleine conscience quotidiennement, les participants sont moins sujets au stress et au développement de maladies neurodégénératives qui y sont souvent associées, comme la maladie d’Alzheimer, et les autres…
Mon conseil
Si vous voulez vivre longtemps et en bonne santé, vous devez régler au mieux vos piliers de longévité, et il faut tous les considérer. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui portent une grande attention à leur alimentation, ou à pratiquer de l’exercice pour rester en forme. Hélas, souvent cela ne suffit pas car ils ont oublié (ou se sont dissimulés) les autres éléments d’une hygiène de vie qui mènent à la longévité :
L’article présent parle surtout de gérer le stress, un aspect à ne pas négliger, car si l’on en a besoin, cela peut changer fondamentalement notre santé et notre vie.
En particulier, si vous êtes de constitution catabolique (Vata en ayurvéda), vous êtes d’une grande sensibilité au stress et aux émotions (c’est d’ailleurs un des fléaux de notre monde moderne). Dans ce cas, vous savez bien qu’une réflexion de travers vous affecte beaucoup plus qu’un repas non équilibré. Il sera alors plus logique de vous occuper un peu moins des taux de gluten ou de lectines dans vos aliments, et beaucoup plus de votre bien être psychologique. Vous aurez tout à y gagner.
Enfin, nous remarquerons que l’on retrouve, dans cette technique, de grands principes des philosophes indiens, de l’Ayurvéda et du bouddhisme, comme :
- savoir désapprendre
- savoir se détacher et lâcher prise
- s’observer et observer ses pensées
- être dans le moment présent
- méditer…
Joe Dispenza les a mises en application dans sa vie, mais surtout, il arrive à des conclusions similaires en les ayant scientifiquement analysées, ce qui les rend plus accessibles aux occidentaux.
Avec ces 2 articles,
– la méditation créatrice pour la longévité et
– le bilan anti âge et analyses médicales
nous avons les « perches » pour nous prendre en charge, corps et âme, pour vieillir en bonne santé et heureux.