Souvent ignoré car on donne moins d’importance à ce qui « est dans la tête », le stress psychologique (ou mental) a pourtant des effets puissants sur la santé de votre corps. De même, il peut accélérer votre vieillissement. Tout cela est scientifiquement établi.
L’effet du stress mental chronique sur votre forme et votre longévité est certainement aussi important que celui d’une mauvaise alimentation (voire plus) ou du stress physique (bruit, ondes, pollution, climat, microtraumatismes répétés, travail physique trop dur, inflammation et/ou douleurs chroniques, etc…). Mais qu’est-ce que ce stress, au juste ? En quoi nous affecte t’il ?
Le stress : une réaction normale pour survivre
La réaction de stress
Définie par le Dr Hans Selye dans les années 1930, le stress est une réaction automatique du corps (inconsciente) qui survient lorsqu’un danger ou un phénomène nocif se présente. De plus, cette réaction est non spécifique. C’est à dire qu’elle est toujours la même, quel que soit le type de perturbation : bruit, température extrême, agression physique, toxiques environnementaux, manque de nourriture, etc…
Il s’agit donc d’une réponse identique pour que le corps s’adapte à cette situation et la surmonte.
Par exemple, pour l’animal sauvage (ou l’homme ancestral dans sa savane), lorsqu’un prédateur s’approche soudain, et que sa vie est en danger, le corps se met en mode d’alarme, en état d’urgence. Il active son système nerveux sympathique et secrète les fameuses hormones du stress (en particulier adrénaline et cortisol). Le coeur s’accélère, les vaisseaux envoient plus de sang vers les muscles (au détriment des organes de digestion), la respiration s’accélère, les pupilles se dilatent, les poils se hérissent…
En fait, le corps se prépare à deux alternatives pour sa survie : le combat ou la fuite. Lorsque, suite à une de ces options, il se retrouve hors de danger, il retourne paisiblement à ses activités, l’état de stress cesse, ses fonctions vitales reviennent à la normale. Il en ressort plutôt renforcé. Ce stress ponctuel est genéralement bénéfique.
Le stress aujourd’hui
Bien sûr, l’homme d’aujourd’hui a beaucoup moins l’occasion de se retrouver en danger vital face à un prédateur, et notre mode de vie moderne nous (sur)protège de beaucoup de stress environnementaux comme le froid, le chaud, le vent… ou d’efforts physiques très durs.
Cependant, d’autres situations émotionnellement déstabilisantes sont capables d’engendrer des réactions identiques dans votre corps. Votre cerveau ne fait pas la différence entre les diverses formes de stress. Il réagit de la même façon à un danger d’agression physique, à une contravention reçue ou à une réflexion désagréable que l’on vous fait.
Aussi, notre vie moderne et trépidante nous fait accumuler les sources de stress. Les règles de vie en société sont souvent frustrantes. Nous ne vivons plus au sein de la tribu où les taches étaient partagées, et où le groupe avait une signification et protégeait l’individu. Nous sommes souvent bien seuls à gérer notre propre tribu réduite à une petite famille.
De plus, notre cerveau ayant beaucoup évolué, il a la fâcheuse tendance à nous faire trop « mentaliser » et ressasser les choses. Nous avons du mal à maîtriser nos émotions, souvent ce sont elles qui nous dominent.
Diverses causes de stress mental
Bien que le danger de mort soit (heureusement) rare aujourd’hui, voici une liste non exhaustive d’évènements capables de déclencher du stress mental, et d’engendrer une réaction identique dans votre corps :
- Perte d’un être cher (décès ou séparation)
- Mauvaises relations dans l’entourage proche ou au travail
- Peur pour soi ou pour les autres
- Sensation d’échec, frustration, contraintes
- Douleurs physiques durables (maladies)
- Devoir s’occuper d’un proche malade chronique
- Environnement de travail trop compétitif
- Déménagement ou trop de déplacements
- Changement de travail
- Trop de travail, surmenage
- Manque de sommeil…
Au final, les situations et les émotions vécues laissent souvent en place un stress permanent (chronique) auquel notre système ancestral ne répond plus de façon adaptée. Notre corps ne sait réagir qu’au stress ponctuel. Comme pour la pollution et l’alimentation industrielle moderne, l’évolution pour l’homme est allée trop vite.
Si votre stress devient permanent, rien ne va plus
Le stress chronique mine votre santé. A moins de le gérer correctement, il peut ruiner vos efforts pour améliorer votre alimentation ou le suivi d’un traitement anti-âge. Vous devez donc, pour améliorer votre santé et votre longévité, évaluer votre état de stress tout autant que vos carences alimentaires ou votre digestion.
Les maladies liées au stress prolongé
Les effets du stress sont aujourd’hui bien connus : du simple rhume au cancer ou aux maladies auto-immunes qu’il va favoriser, en passant par des maladies de peau, les problèmes de digestion, etc… quasiment tous les troubles de santé peuvent être liés au stress. Ceci est compréhensible quand on sait qu’il va déjà diminuer notre production d’énergie cellulaire.
Notamment, la production de cortisol trop forte et permanente favorise les maladies suivantes :
– obésité et diabète,
– problèmes thyroïdiens,
– perte d’élasticité des tissus dont la peau,
– crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux,
– cancers…
Lorsqu’il dure trop longtemps, le stress peut finir par épuiser vos glandes surrénales et, avec elles, vos facultés d’adaptation, vos défenses immunitaires, votre production d’hormones, etc…
L’épuisement des surrénales
En réaction au stress, vos glandes surrénales sont en première ligne en fabricant plus d’hormones du stress (principalement cortisol, adrénaline, pregnénolone). Lorsque ceci se fait de façon continue et trop prolongée, vos surrénales finissent par s’épuiser.
Ainsi, après une période de production hormonale accrue, le niveau de ces mêmes hormones va baisser en dessous de la normale. C’est alors que d’autres troubles apparaissent. Les principaux sont :
- Déséquilibres hormonaux, infertilité, baisse de libido
- Fatigue chronique
- Manque de volonté et d’énergie qui peut se ressentir dès le matin
- Problèmes de thyroïde
- Troubles digestifs par manque de cortisol (des simples ballonnements aux ulcères ou rectocolites…)
- Problèmes de poids et de glycémie
- Douleurs diffuses articulaires et musculo-tendineuses
- Troubles de l’humeur tels qu’anxiété, dépression, irritabilité…
Cet ensemble de signes, appelé en médecine fonctionnelle « syndrome de désadaptation » (Pr Hans Selye) n’est pas vraiment considéré par la médecine moderne. Pourtant, c’est un état bien réel qui, en plus d’être invalidant dans la vie de tous les jours, nous expose à l’installation de maladies plus graves. Il est identifiable et mesurable. Il est possible de le traiter avant que des maladies plus graves s’installent, comme nous allons le voir.
Effets sur le vieillissement
Comme dans l’expression « se faire des cheveux blancs », le stress va accroître les effets de l’âge par plusieurs mécanismes qui ont été observés et étudiés :
- baisse des défenses immunitaires,
- modifications épigénétiques favorisant les facteurs de l’inflammation (cytokines…),
- accentuation du vieillissement cérébral à type de démence (Johansson et al. 2010, Yaffe et al. 2010),
- baisse d’irrigation sanguine dans différents organes dont le foie,
- perte d’élasticité des artères, de la peau et des tissus de soutient,
- augmentation de viscosité et coagulabilité du sang,
- raccourcissement des télomères de notre ADN, un signe majeur de vieillissement cellulaire,
- etc…
Vivez-vous en mode survie ?
Il faut bien comprendre que les différents stress se rajoutent les uns aux autres. Votre corps réagit de la même façon à un stress physique, alimentaire ou psychologique. De nos jours, deux grands stress sont omniprésents et nous touchent de façon quasi permanente : l’exposition aux toxiques et le stress mental. L’homme n’étant pas fait pour vivre dans un tel environnement, il doit s’adapter s’il veut vivre longtemps.
Comment savoir si vous êtes en mode survie, c’est à dire : en stress chronique ?
Voici un ensemble de signes en relation avec cela :
- sentiment d’être débordé(e)
- plus d’irritabilité et de susceptibilité
- ne supporte plus les contraintes
- attrape facilement des infections (rhumes, cystites, angines, herpès…)
- mauvaise digestion, lourdeurs, diarrhée facile lors d’émotions fortes
- des coup de pompe vers 11h et 17h, voire des hypoglycémies (malaises par manque de sucre sanguin)
- n’arrive pas à se débarrasser de quelques kilos sur l’estomac
- fatigue permanente accentuée tôt le matin, et surtout si on se rendort après un réveil en forme vers 4-5 heures
- perte de désir et de forme sexuelle
- perte d’intérêt et motivation voire dépression
- sommeil de mauvaise qualité, léger, entrecoupé
- douleurs diffuses dans les muscles, articulations, tendons
- moins de force musculaire pour l’exercice en général
- envies de manger sucré ou salé hors des repas
- cicatrisation plus lente que d’habitude, etc…
Si vous vous reconnaissez sur plusieurs points (au moins 5), il est probable que vos glandes surrénales soient fatiguées. Il est alors possible d’effectuer des analyses telles que le taux de cortisol, de pregnénolone, DHEA… pour le confirmer.
Le point de vue ayurvédique
La médecine ayurvédique ne sépare pas le corps de l’esprit. Pour elle, une intoxication par des pensées négatives est aussi mauvaise que l’ingestion d’aliments avariés. Elle s’intéresse donc beaucoup plus que nous, en occident, à l’équilibre nerveux et émotionnel des individus. Pour elle, le stress vient surtout du fait que l’homme cherche trop son bonheur à l’extérieur et s’attache trop au matériel, alors qu’il se trouve à l’intérieur de soi.
Les sujets dominés par l’élément vent (Vata – voir le type catabolique) sont plus exposés au stress et plus fragiles. D’ailleurs, le cortisol augmente le catabolisme qui correspond au dessèchement, à la perte de souplesse et à l’avancée vers la vieillesse, en Ayurveda.
L’Ayurvéda enseigne que la meilleure façon de gérer le stress est de l’éviter en adoptant un mode de vie adéquat. Les exercices de respiration, la méditation, le yoga, les massages, le simple repos (qu’on ne sait plus prendre de nos jours), le contact avec la nature, les relations amicales… font partie intégrante des traitements des effets du stress. Ensuite, des plantes sont utilisées comme le basilic sacré, l’ashwaganda, la bacopa, la rhodiola, le ginseng… et des huiles essentielles (bigaradier, jasmin, lavande…) pour renforcer le corps et l’esprit, mieux résister et s’adapter à ces situations.
Bon nombre de ces plantes ont été reprises en occident sous la dénomination d' »adaptogènes » (voir les produits permettant au corps de s’adapter aux divers stress et dont les effets ont été démontrés par l’expérimentation).
Voici donc un aperçu de cette maladie vraisemblablement numéro 1 des temps modernes qu’est le stress, et de ses effets. Maintenant, afin d’éviter qu’il ne retentisse trop sur votre santé et votre longévité, vous devez savoir comment gérer le stress chronique ->
je suis passee en mode survie (peur, contrainte, frustration, les dificultes socio economique sont une source de stress considerable et peuvent litteralement gâcher la vie. ça va devenir frequent avec les evenements depuis mars…)