glycine en poudre

La glycine, un acide aminé présent dans notre corps est de plus en plus reconnue pour ses propriétés bénéfiques sur le vieillissement. Voici comment la glycine contribue à la santé et, en particulier, à la longévité, en tant que possible agent anti-âge.

Qu’est-ce que la glycine ?

La glycine (acide amino-acétique) est le plus simple des acides aminés entrant dans la fabrication de protéines dans l’organisme. Elle est unique en son genre car c’est une molécule très simple, et elle se trouve en grande abondance dans le collagène, le principal composant du tissu conjonctif. Elle joue aussi un rôle crucial dans la création d’autres protéines, et dans divers processus métaboliques, notamment la synthèse du glutathion, de la créatine, de l’ADN…

Il apparaît que nos apports en glycine sont insuffisants avec notre alimentation moderne. De nombreux bénéfices ont été constatés avec des apports complémentaires de cet acide aminé.

La glycine est considéré souvent comme nutriment « semi-essentiel » : notre corps en fabrique mais pas assez pour couvrir les besoins de l’organisme. Un apport alimentaire est donc indispensable.

Propriétés anti-âge de la glycine

La glycine possède plusieurs propriétés qui peuvent contribuer à retarder les effets du vieillissement :

Antioxydant naturel

La glycine aide à la synthèse du glutathion, notre antioxydant majeur qui diminue avec l’âge. Cela favorise la neutralisation des radicaux libres et réduit le stress oxydatif, un facteur clé du vieillissement cellulaire. Cette augmentation d’antioxydant fabriqué par l’organisme n’a pas les risques parfois trouvés avec la prise aveugle de certains antioxydants.

Participe à la production d’énergie cellulaire

La glycine fait partie des substances capables d’améliorer la production énergétique de nos mitochondries cellulaires où elle joue un rôle crucial à plusieurs niveaux.

des mitochondries dans une celluleEn facilitant la conversion des nutriments en ATP (le « carburant » de nos cellules), elle soutient le métabolisme énergétique général de l’organisme, et aide à maintenir le fonctionnement optimal des cellules dans divers tissus et organes.

En contribuant à la synthèse de la créatine, elle favorise le stockage et le transport d’énergie dans les cellules musculaires, ce qui est essentiel pour les activités physiques intenses.

Comme vu plus haut, la glycine impliquée dans la formation du glutathion antioxydant va protéger les mitochondries contre les dommages causés par les radicaux libres. Cela permet une production d’énergie plus efficace et moins sujette aux interruptions par stress oxydatif.

En résumé, la glycine est un acide aminé vital qui supporte la production d’énergie cellulaire et contribue à maintenir l’intégrité et la fonction mitochondriale, qui tendent à décliner dans le vieillissement.

Protection du collagène et de la peau

En tant que composant majeur du collagène, la glycine contribue à la santé de la peau, des cheveux, des articulations et des tissus conjonctifs, minimisant les effets du vieillissement sur ces structures. Elle représente environ 30% des acides aminés constituants des fibres de collagène. C’est donc son précurseur majeur. La prise de glycine stimule la fabrication du collagène.

En cas de manque de glycine, le corps pourrait ralentir son taux de renouvellement du collagène, ce qui est préjudiciable pour la qualité de la peau mais aussi des tendons, tissus de soutien, os, cartilages…

Les peptides de collagène, très riches en glycine améliorent le vieillissement cutané photo-induit (1). Il semble que l’apport de glycine, par cette voie, améliore aussi l’élasticité de la peau et son hydratation, selon plusieurs études (2-3). Certains auteurs pensent que la prise de glycine aurait des effets similaires à celle de collagène, pour un coût moindre.

La glycine améliore le cycle de la méthylation

Il a été montré qu’un apport de glycine réduisait la transformation de méthionine en homocystéine chez le rat (4).

La prise de glycine diminuerait donc la production d’homocystéine dans le corps à partir de la méthionine (un acide aminé essentiel). Il s’agit d’une amélioration indirecte du cycle de la méthylation (voir notre article), important pour la santé et qui se dégrade généralement avec l’âge. L’homocystéine est un composant toxique lorsqu’il augmente dans le sang. Son élévation est associée à diverses maladies dont les maladies cardiovasculaires (5).

En collaboration avec les vitamines B12 et B9, la glycine favorise également la reconversion de l’homocystéine en méthionine.

La glycine contre les rhumatismes et douleurs articulaires

La glycine pourrait avoir des effets bénéfiques pour les personnes souffrant de rhumatismes avec l’âge, notamment en raison de ses propriétés anti-inflammatoires et de sa capacité à stimuler la synthèse de collagène. Celui-ci permet justement de préserver les cartilages articulaires.

La glycine pour rajeunir ?

Des cellules de peau humaine rajeunies

Le mauvais fonctionnement des mitochondries et de leur production d’énergie cellulaire est particulièrement lié au vieillissement. Or, il a été établi que des altérations de l’ADN de nos cellules (comme il s’en produit chaque jour) pouvaient être en cause en perturbant en particulier 2 gênes régulant la fabrication de glycine dans la mitochondrie. On pourrait se dire que bien d’autres gènes pourraient être en cause. Oui, sauf que des scientifiques japonais sont allés plus loin. En inactivant ces gênes dans l’ADN de cellules de peau (fibroblastes), un vieillissement prématuré des cellules s’est produit. Puis, en leur apportant de la glycine, ils les ont fait revenir à leur état antérieur, un rajeunissement en quelque sorte (6).

D’autre part, il a été montré que la glycine permet à l’hormone de croissance Igf1 d’être assez présente pour permettre la croissance et la cicatrisation des tissus, tout comme la longévité mais elle la régule afin d’éviter qu’un niveau trop élevé favorise l’apparition de cellules malignes et cancéreuses (7). C’est tout ce qu’il nous faut en anti-âge quand on sait que trop de cette hormone de croissance n’est pas souhaitable avant 65 ans (en moyenne) mais qu’un taux trop abaissé augmente la mortalité après cet âge (8).

seniors en forme, energieEn 2022, une étude très intéressante contre placebo a montré que l’association de glycine et N-Acétyl-Cystéine faisait reculer en 4 mois les marqueurs du vieillissement chez l’humain âgé, y compris pour la peau. En particulier, les niveaux de fonctionnement des mitochondries et leur production d’énergie revenait à des niveaux comparables à ceux de jeunes adultes (9).

Enfin, de nombreuses études montrent un allongement de la durée de vie chez divers animaux avec une supplémentation en glycine, similaire à celui obtenu par la réduction des apports de méthionine comme nous allons le voir (10).

Glycine vs méthionine : la longévité sans la restriction calorique

On affirme depuis longtemps que la restriction calorique améliore la longévité dans les expérimentations animales. Notons cependant que plusieurs études récentes mitigent ces affirmations, en particulier en fonction des animaux étudiés. Si des bénéfices sur la santé sont toujours constatés, l’allongement de la durée de vie est moins évident qu’il n’y paraissait.

Quoiqu’il en soit, il semble que ces résultats sur la longévité soient aussi obtenus par la simple restriction en protéines, voire uniquement en méthionine (un des 8 acides aminés essentiels).

D’après les scientifiques, la méthionine est l’acide aminé essentiel qui favorise le plus la production de radicaux libres dans les mitochondries, y entraînant des dommages oxydatifs. Ceci pourrait expliquer les effets de sa diminution sur la longévité. Attention, cet acide aminé est essentiel, il ne s’agit pas de le supprimer totalement ! C’est l’excès de méthionine qui est néfaste.

Or, l’ajout de glycine dans l’alimentation favorise l’élimination de l’excès toxique de méthionine par le foie. Cela aurait en fait les mêmes effets que la restriction en méthionine. En d’autres termes, améliorer la longévité sans restriction calorique ni protéinée serait possible par un apport supplémentaire suffisant de glycine. Ceci a bien été montré chez le rat (11).

glycine en poudreD’ailleurs, d’après des chercheurs espagnols, nos apports de glycine (+/- 2 à 3gr./jour avec notre alimentation moderne) ajoutés à sa production par notre organisme (environ 3 gr./jour) seraient loin de couvrir nos besoins quotidiens estimés entre 10 et 15 grammes (12).

Si l’on suit leur raisonnement, il serait bon de compléter nos apports de glycine par 5 à 10 grammes par jour, voire plus selon sa corpulence, soit par des aliments soit par des compléments, voire les deux.

Autres bénéfices de la glycine sur la santé

En dehors des effets potentiels sur la longévité, la glycine a montré des résultats positifs dans les domaines suivants (bien que plus d’études sur l’homme soient souhaitables) :

  • qualité du sommeil : des études suggèrent que la glycine peut l’améliorer (un facteur essentiel pour une bonne régénération cellulaire et pour la longévité).
  • mémoire, facultés mentales, et certains troubles mentaux : schizophrénie dépression… d’ailleurs, chez le rat on a constaté que la glycine augmentait la micro-circulation sanguine dans le cerveau (13), ce qui est généralement intéressant en anti-âge.
  • lutte contre la résistance à l’insuline : la glycine a été associée à une meilleure régulation du sucre dans le sang, ce qui peut aider à prévenir des complications liées à l’âge comme le diabète de type 2.
  • prise de muscle et renfort de la solidité des os. Elle permettrait aussi aux sportifs de mieux récupérer après l’effort, et stimulerait la cicatrisation des blessures et des fractures osseuses (14)
  • La glycine aide à maintenir l’intégrité de la paroi intestinale et à protéger contre les dommages de l’oxydation/inflammation. Elle joue un rôle dans la production de bile et peut soutenir une flore intestinale saine..

Au final, de nombreuses recherches ont étudié l’impact de la glycine sur la longévité, notamment sur des modèles animaux où des suppléments de glycine peuvent prolonger la durée de vie en améliorant les défenses antioxydantes et l’inflammation chronique. Chez les humains, la recherche est encore à ses débuts mais les résultats préliminaires sont prometteurs pour l’utilisation de la glycine comme un supplément anti-âge potentiel.

Comment augmenter la glycine dans son alimentation ?

Comme nous l’avons vu la quantité totale de glycine dans notre corps serait insuffisante. De plus, cette production diminue avec l’âge et l’exercice physique intense. En particulier, ces niveaux bas pourraient impacter la synthèse du collagène, grosse consommatrice de glycine.

aliments riches en glycine et collagene

La glycine peut être trouvée dans les aliments riches en protéines comme la viande, le poisson, les produits laitiers et les légumineuses… Cependant, il faut noter que l’homme moderne ne mange quasiment plus que les muscles des animaux (viande) et délaisse les parties beaucoup plus riches en glycine, telles que la peau, les cartilages, les tendons, certains abats, etc… En particulier, la gélatine est riche en glycine.

Certains végétaux en contiennent aussi comme : patates douces, manioc, carottes, citrouilles, betteraves, champignons, pois, haricots verts, les noix et amandes…

Il est aussi possible d’augmenter vos apports par des compléments de glycine disponibles sous forme de poudre. Les doses classiquement utilisées au quotidien dans les études sur l’homme vont de 5 à 10 grammes. Il est néanmoins conseillé d’avoir l’avis d’un professionnel de la santé, surtout en présence de conditions médicales préexistantes.

Pour ceux qui cherchent de la glycine en poudre, en voici.

Conclusion et perspectives

Les recherches futures devraient éclaircir davantage le rôle de la glycine dans la prévention des maladies liées à l’âge et son potentiel à améliorer la qualité de vie des personnes âgées. De plus, l’étude des dosages optimaux et des interactions de la glycine avec d’autres nutriments sera essentielle pour maximiser ses effets bénéfiques.

La glycine est un acide aminé prometteur avec de multiples propriétés qui peuvent contribuer à la santé et à la longévité. Avec ses effets sur le stress oxydatif, la qualité du sommeil, la santé du collagène, et la glycémie, la glycine se présente comme un ajout précieux à la lutte contre le vieillissement. À mesure que la science progresse, il est probable que nous découvrirons encore plus de façons dont ce simple acide aminé peut aider à préserver jeunesse et vitalité.

Dans la mesure où des grosses doses ont été testées chez l’homme sans effet secondaire majeur, et où il est logique de constater que nos apports sont trop faibles de nos jours, augmenter les aliments contenant de la glycine, voire complémenter l’alimentation semble intéressant, en particulier en prenant de l’âge. Cela sera à adapter en fonction du contexte, bien entendu.

  1. Refsum H, Ueland PM, Nygård O, Vollset SE. Homocysteine and cardiovascular disease. Annu Rev Med. 1998;49:31-62. doi: 10.1146/annurev.med.49.1.31. PMID: 9509248.
  2. Fukada S, Shimada Y, Morita T, Sugiyama K. Suppression of methionine-induced hyperhomocysteinemia by glycine and serine in rats. Biosci Biotechnol Biochem. 2006 Oct;70(10):2403-9. doi: 10.1271/bbb.60130. Epub 2006 Oct 7. PMID: 17031061.
  3. https://www.nature.com/articles/srep10434
  4. Fukada S, Shimada Y, Morita T, Sugiyama K. Suppression of methionine-induced hyperhomocysteinemia by glycine and serine in rats. Biosci Biotechnol Biochem. 2006 Oct;70(10):2403-9. doi: 10.1271/bbb.60130. Epub 2006 Oct 7. PMID: 17031061.
  5. Refsum H, Ueland PM, Nygård O, Vollset SE. Homocysteine and cardiovascular disease. Annu Rev Med. 1998;49:31-62. doi: 10.1146/annurev.med.49.1.31. PMID: 9509248.
  6. https://www.nature.com/articles/srep10434
  7. Guan J, Gluckman P, Yang P, Krissansen G, Sun X, Zhou Y, Wen J, Phillips G, Shorten PR, McMahon CD, Wake GC, Chan WH, Thomas MF, Ren A, Moon S, Liu DX. Cyclic glycine-proline regulates IGF-1 homeostasis by altering the binding of IGFBP-3 to IGF-1. Sci Rep. 2014 Mar 17;4:4388.
  8. Medovar BJa, Petzke KJ, Semesko TG, Albrecht V, Grigorov JuG. The effect of different protein diets on longevity and various biochemical parameters of aged rats. Nahrung. 1991;35(9):961-7.
  9. Kumar P, Liu C, Suliburk J, Hsu JW, Muthupillai R, Jahoor F, Minard CG, Taffet GE, Sekhar RV. Supplementing Glycine and N-Acetylcysteine (GlyNAC) in Older Adults Improves Glutathione Deficiency, Oxidative Stress, Mitochondrial Dysfunction, Inflammation, Physical Function, and Aging Hallmarks: A Randomized Clinical Trial. J Gerontol A Biol Sci Med Sci. 2023 Jan 26;78(1):75-89. doi: 10.1093/gerona/glac135. PMID: 35975308; PMCID: PMC9879756.
  10. J. Brind et al. – Dietary glycine supplementation mimics lifespan extension by dietary methionine restriction in Fisher 344 rats. FASEB J, 2011. 25: p. 528.
  11. Joel Brind, Virginia Malloy, Ines Augie, Nicholas Caliendo, Joseph H Vogelman, Jay A. Zimmerman, Norman Orentreich – Dietary glycine supplementation mimics lifespan extension by dietary methionine restriction in Fisher 344 rats – FASEB J. April 2011 25
  12. Meléndez-Hevia E1, De Paz-Lugo P, Cornish-Bowden A, Cárdenas ML. A weak link in metabolism: the metabolic capacity for glycine biosynthesis does not satisfy the need for collagen synthesis. J Biosci. 2009 Dec;34(6):853-72. 12.12.
  13. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23366470/
  14. Wang W, Wu Z, Dai Z, Yang Y, Wang J, Wu G. Glycine metabolism in animals and humans: implications for nutrition and health. Amino Acids. 2013 Sep;45(3):463-77. doi: 10.1007/s00726-013-1493-1. Epub 2013 Apr 25. PMID: 23615880.